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Julot (depuis 1910) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2022-07-26 20:55 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

Julot ⟦ julot ; son julot ; □ tomber comme julot ; □ pour julot ⟧ #1910 #nom masc., nom propre

■ (prostitutionnel) Souteneur, proxénète ; ≈ nom de souteneur ; (souteneur de moyenne catégorie : au moins deux filles) ; ■ (sentimental) homme (mari, amant, concubin, compagnon) ; ami de coeur ; ■ (genre) homme (par opp. à femme) ; □ être arrêté pour proxénétisme ; □ pour proxénétisme

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

  • 1979. Le tango de Massy-Palaiseau
    Venez faire un tour par chez moi où restent quelques vrais Julots
  • 1981. Lézard
    Son julot c'est mon camarade
  • 1981. La java
    T'es ma nénesse, t'es ma gonzesse, je suis ton julot
  • 2003. Canard enchaîné
    Il faudrait les inviter au débat. Eux les proxos, les julots, les mafieux, personne n'en parle !
  • 1957. Du riffifi chez les femmes
    James encaissa en Julot
  • 1969. Les flics
    En bonne fille, elle obéit à son julot
  • 1969. Les flics
    Entre les deux, on trouve le « julot » classique, le beau maquereau. Il a au moins deux filles qui tapinent pour lui. La plus ancienne, la régulière, dresse la nouvelle, la « doublarde »
  • 1948. Vie d'une prostituée
    comme j'avais peur de rentrer sans argent, j'ai jeté mon sac dans l'égout et j'ai dit à Julot [son souteneur] que l'on m'avait volée
  • 1986. Rue Saint-Denis. Rites, personnages et secrets du quartier le plus chaud de Paris
    Pour la police en effet, quatre-vingt-dix pour cent au moins des prostituées de Paris sont « maquées ». Autrement dit, presque toutes ont un protecteur, un proxénète, un « Julot », un homme qu'elles entretiennent.
  • 1990. L'étage des morts
    Farida [prostituée] n'avait pas de julot, ça je le savais. C'est vrai que j'aurais pu tout péter et partir avec elle si je l'avais aimée.
  • 1977. Faut pas rire avec les barbares
    Paraît qu'elle était la plus belle quand elle a décampé pour l'Australie avec son Julot. Le Julot est mort trois mois après le débarquement […]. Elle a travaillé dur. Facile, avec le bourdon qu'elle tenait. Quand elle eu du blé, elle a pris un troquet
  • 1903. Les enracinées
    Louise m'a donc dit que Julot s'était fait « poisser » pour l'affaire de la rue de Lisbonne et qu'il était au ballon avec Alfred, Kiki et la Rouquine. S'ils « jaspinent » je n'y coupe pas pour six mois.
  • 1976. Le nouveau visage de la prostitution
    Plus j'ai avancé en âge, plus ma tendance me portait vers la féminité. À dix-huit ans, malgré les cheveux courts et les costumes droits, je ressemblais beaucoup plus à une gousse déguisée en julot qu'à un garçon de bonne famille.
  • 1914. La bienvenue, dans Racaille et parias
    un homme courtois, pour le moins, lui répliqua : « Va donc, eh ! barbeau ! » Et M. Julot ne se sentit point offensé
  • 1969. Les louchetracs
    Mado savait bien que son homme n'était pas julot pour deux sous. Le fric, il se chargeait d'aller le chercher lui-même…
  • 1969. Les louchetracs
    Un an de cabane pour un sauret, il faut vraiment être une tronche ! […] Une pige pour julot ! Un type de mon équipe ! J'ai pensé en crever de honte !
  • 1998. Le cercle noir
    elle [prostituée amoureuse] allait dormir dans la chambre qui est juste sous la sienne. Pour pas qu'il tombe comme julot.
  • 1998. Le cercle noir
    Il faut préciser que curieusement le « bon julot » est une denrée recherchée et que les filles se disputent certains de ceux qui en ont l'estampille.

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

Julot existe depuis 1910 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

1910, DHAF (TLFi) /

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose : ⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1910 1969 1975 1998 1935 1965 1979 1914 1914 1976 1961 1961 1903 1976 1965 1979 1981 1981 1998 1971 2003 1957 1972 1960 1985 1985 1973 1954 1981 1969 1982 1979 1952 1948 1966 1964 1997 1954 1946 2000 1986 1986 1990 1994 2007 1977

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

B. −REM.
Julot, subst. masc.,arg. (parfois avec une majuscule). Synon. de Jules (au sens B). Mon affaire avait fait beaucoup de bruit dans la truanderie (...). Quatre-vingts pour cent des julots étaient contre moi (Trignol, Pantruche, 1946, p. 34). Sans doute, les scènes de tortures décrites à Grenoble diminueront-elles. Les « julots » parisiens, songeraient, paraît-il, à changer de style (...). Mieux vaudrait agir en gentleman, être un « amant de coeur », ce personnage intermédiaire, librement choisi par la prostituée mais qui vit − n'est-ce pas l'essentiel ? − de ses gains à elle (Le Monde, 10 juill. 1980, p. 9). Tombé amoureux d'elle, Nadaud a voulu la sortir du tapin. Mais le julot de service exigeait une amende de cinq briques (Le Breton, Brigade anti-gangs, Bontemps et les loubards, Paris, Éd. du Masque, 1980, p. 62). Mais envers et contre tout il fermerait sa gueule, encaisserait en Julot, conserverait son nez propre. La rue [...] lui avait enseigné cette règle (Le Breton, Brigade anti-gangs, Bontemps et les loubards, Paris, Éd. du Masque, 1980 p. 227). 2. 1947 « mari, amant » (Stollé, Douze récits hist., p. 6 et Contes, loc. cit.) ; 3. 1953 « proxénète » (Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 176). Emplois iron. du prénom Jules. Au sens 3, cf. julot « id. » dès 1910 (Esn.). (tlfi:julot)