BACHOT, subst. masc.
Familier
A.− Baccalauréat. Passer son bachot, avoir son bachot :
1. ... je viens de me faire retoquer à mon bachot. Renard, Journal, 1891, p. 77.
− Souvent péj. Boîte à bachot. Institution scolaire préparant de façon intensive les candidats à l'examen du baccalauréat.
Vieilli :
2. ... le père Boijol, chargé de faire du collège un four à bachots et lui attirant ainsi la clientèle riche des intelligences médiocres... Estaunié, L'Empreinte, 1896, p. 15.
B.− P. méton. Le programme de cet examen :
3. Bernard Profidendieu était resté à la maison pour potasser son bachot ; il n'avait plus devant lui que trois semaines. Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 933.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Cf. bachot1. 2. Homon. : bachot1. Lar. 19e écrit bacho ; Nouv. Lar. ill., s.v. bachot, signale : ,,On écrit aussi bacho et bachau.`` Le reste des dict. enregistre la forme bachot.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1856 fam. « baccalauréat » (Furpille, Paris à vol de canard ds Quem. sans ex.) ; cf. 1879 (J. Vallès, L'Enfant, 333, ibid. : Fainéant ! Parce que, dans le silence glacial de la maison, ce travail de bachot et cet acharnement sur les mots m'ennuient). Dér. de bachelier*; suff. arg. -o*, pourvu d'un [t] final par assimilation au suff. -ot*, Nyrop t. 3, § 197. (tlfi:bachot)
- bachot n.m. par méton. arg. ARG. SCOL. "bachelier" - absent TLF, GR[92].
- 1856 - «Il y a un autre jargon qui de bonne heure s'est emparé de ce type d'abréviation, c'est le jargon des étudiants. Le plus ancien exemple est bachot 1856, dérivé de bachelier (telle est sa première signification), probablement d'après le modèle de camaro.» S. Heinimann, Les mots déformés et abrégés en -o, in Mélanges Mario Roques, II, 159 (1953) - K.G.
- Compl.E (1858)
- 1858 - «Une fois en élémentaires, il se bifurque en élève de Saint-Cyr ou cornichon, et en bachot ou bachelier ès Sciences.» Institutions de Paris, in Larchey, Dict. , (s.v. cornichon) - K.G.
- 1862 - «[...] sans même [...] m'occuper en quoi que ce soit de la somme des angles d'un triangle, [...] libre comme l'air et joyeux 'comme un bachot lâché !' je me livre à tous les plaisirs de la campagne [...]» Corresp. de Paul Verlaine, vol. 1, 4 (Ed. A. van Bever, 1922-29) - K.G.
- bachot n.m. abrév. arg. ARG. SCOL. "baccalauréat" - Mat., TLF, Lex.[75], GR[92], 1856, Furpille ; E, 1865 ; GLLF, mil. 19e.
- 1862 - «Et puis, parle-moi aussi un peu de toi. Ton bachot, le prépares-tu, quel jour t'inscris-tu, que comptes-tu faire après ta réception ?» Corresp. de Paul Verlaine, vol. 1, 5 (Ed. A. van Bever, 1922-29) - K.G.
- 1866 - «C'est Chauvin. Onques ne l'a [sic] vu depuis que nous étions cornichons ensemble au bahut et que nous potassions notre bachot.» Vie paris., in Larchey, Dict. , (s.v. potasser) - K.G.
- boîte à bachot loc. nom. f. péjor. ENSEIGN. "institution scolaire privée préparant de façon intensive les candidats à l'examen du baccalauréat" - GLLF, TLF, GR[85], ø d. four à bachot - TLF (- à bachots), cit. Estaunié, 1896.
- 1864 - «M. Duruy a témoigné l'intention de supprimer les programmes du baccalauréat. Les programmes avaient engendré un manuel, qui avait engendré les fours à bachot, qui engendraient tous les ans quelques milliers de perroquets.» E. About, in L'Opinion nationale, 1er oct., in Causeries, 157 (Hachette) - J.Hé. (bhvf:bachot)
- De bachelier. (GR2)
- Dér. de bachelier* ; suff. arg. -o*, pourvu d'un [t] final par assimilation au suff. -ot*, Nyrop t. 3, § 197. (TLFi)
- Apocope de baccalauréat. (Delvau1866)