DINGO2, adj. et subst.
A. Arg. des hôpitaux, subst. Aliéné(e) mental(e). Synon. dingue. C'est pas mon service les dingos (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 673). Il n'y a pas de dingos dans ta famille, dans la mienne non plus (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 37) :
Ce dingo de Gorguloff (...) pas un psychiatre n'a osé le reconnaître (...) on ne peut pas savoir (...) Tu parles avec un type pendant des mois, tu te dis qu'il est normal (...) Un beau jour, le zèbre sort et zigouille aussitôt papa et maman. H. BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, p. 195.
B. Arg., fam., usuel
1. Emploi subst. « La Volige » apporta un papier (...) Forestier (...) le donna à Claverie : On demande des louftingues, fit celui-ci (...) Des quoi? Des dingos pour se faire bigorner (VIALAR, Morts viv., 1947, p. 166).
2. Emploi adj. Fou, folle. Devenir, rendre dingo ; il est complètement dingo. Synon. fam. cinglé, dingue, toqué. Ce sont des manières qu'il a comme ça, lui répondit le maître d'hôtel (qui le croyait un peu « piqué », un peu « dingo ») (PROUST, Prisonn., 1922, p. 227).
Étymol. et Hist. [Fin XIXe s. dingo(t), BL.-W.1-5]; 1907 dingot (ds ESN.); av. 1915 dingo (GALOPIN, Les Poilus, p. 46 ds SAIN. Tranchées, p. 143 : Non, mais, t'es pas un peu dingo?). Dér. de dingue*; suff. -ot*, confondu avec -o* avec peut-être infl. de dingo1*. (tlfi:dingo) /
- Proprement : fêlé, sens de dingot en patois lorrain (SAIN-TRANCH)
- Idée de choc (battant de cloche : ding-don, toc-toc) (AYN)
- De dingue (GR)
- Dér. de dingue ; suff. -ot, confondu avec -o avec peut-être infl. de dingo (= chien) (TLFi)
- Dingot vient de tingo, qui lui même vient de louftingue par aphérèse. (Dech1918)
- Argot parisien courant d'avant-guerre (Dauzat1918voc)