C.− Pop. Débit de boisson de bas étage où les consommateurs « s'assomment » à force de consommer de l'alcool :
6. Trois semaines plus tard, vers onze heures et demie, un jour de beau soleil, Gervaise et Coupeau, l'ouvrier zingueur, mangeaient ensemble une prune, à l'Assommoir du père Colombe. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 466.
7. Un soir, comme nous étions attablés dans un assommoir de Montmartre, nous vîmes entrer une vieille femme en guenilles, qui tenait à la main un jeu de cartes crasseux. Maupassant, Contes et nouvelles, t. 2, Misti, Souvenirs d'un garçon, 1884, p. 910.
PRONONC. : [asɔmwa:ʀ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1700 « instrument (piège) pour assommer » (Liger, Nouv. Maison rust. ds DG : Broyon ou assommoir pour prendre les bestes puantes) ; 1834 fig. (d'une pers.) (Land. : en parlant d'un homme dont le bavardage nous fatigue, on dit : c'est un assommoir ! quel assommoir !) ; av. 1755 « événement soudain qui assomme, qui porte un coup fatal » (St-Simon, 104, 161 ds Littré : La lâcheté si punissable de ce refus de secours fut le dernier assommoir qui détermina la victoire d'une part, le désordre et la fuite de l'autre) ; 1877 L'Assommoir, titre d'un roman de Zola [cabaret où les consommateurs s'assomment d'alcool]. Dér. de assommer* ; suff. -oir*. (tlfi:assommoir)
- Premier assommoir fut créé vers 1810 rue de la Corderie, près du Temple, par un nommé Montier. (VIR)