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Citations relevées dans “Les convoitises” (1875)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Les convoitises, avec l'entrée qui y est attachée.

  • Notre Toinon, grand gars de vingt ans, blond, long, pâlot, semble en effet arriver à pied du Limousin, tant sa démarche est lente et son allure affaissée ! Sa cotte blanche, semée de taches de chaux, et les marques blanches qu'il garde aux jointures des mains, attestent qu'il travaille dans le bâtiment. – (85241)
  • En passant, j'ai pris un petit entrelardé chez madame Charles : beaucoup de maigre, pas mal de gras, et des choux avec ; mais la route m'a creusé, et je casserai tout de même une croûte, puisque vous me l'offrez. – (creuser)
  • Vous êtes dans le bâtiment, mon ami ? –Pour mon malheur, oui, monsieur ! répond Toinon d'une voix dolente. Voilà bientôt deux ans, et je n'en vaux pas mieux, au contraire. Moi, je ne suis pas d'attaque, voyez-vous. J'ai beau donner congé à la flemme, elle revient toujours. Aujourd'hui et demain, ça va bien. Mais après-demain, plus le rond ! Il faudra se remettre à travailler. – (d'attaque)
  • vous avez l'air d'un notaire. Si vous étiez seulement pendant quinze jours dans la bâtisse, vous changeriez d'avis ! – (bâtisse)
  • Le grand Cruchot m'en imposait. Alors je suis venu à Paris avec lui, et j'ai commencé mon apprentissage. On m'appelait propre-à-rien toute la journée ; je ne parle pas des coups de pied quelque part et des renfoncements. – (propre à rien, quelque part, renfoncement)
  • Le soir, je couchais à la corde dans un garni ; le foin valait mieux. – (dormir à la corde)
  • Ah ! quelle vie ! […] Qu'est-ce que nous avons donc fait au bon Dieu ? – (qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour)
  • Le samedi, quand il touchait sa paye, il fallait d'abord passer à l'Assommoir. Il ne restait pas grand'chose après pour le ménage. – (assommoir)
  • Au bout de deux ans, le compagnon faraud de la barrière, le bon ouvrier amoureux de sa femme, le travailleur rangé, était devenu un sublime qui se secouait encore de temps en temps pour la besogne, mais qui ne retrouvait son énergie que devant une table graisseuse, dans l'arrière-boutique d'un marchand de vin. – (sublime)
  • Le bon potage ! On n'avait pas lésiné sur les légumes, qui remplissaient une grande assiette à côté. On n'avait lésiné sur rien. Le boeuf était fondant. Quant au gigot, il n'en resta que l'os. – (lésiner)
  • Voilà ce que j'appelle un coup de figure ! disait-il. […] Ce qu'il me faudrait, c'est un ordinaire comme celui-là, avec une bonne paye qui vienne toute seule. – (coup de figure)
  • Quel malheur, mon Dieu, que mon fusil de toile ne soit pas chargé de zinc ! – (fusil de toile, zinc)
  • moi, j'ai trois enfants et je gagne juste de quoi toucher les deux bouts. – (joindre les deux bouts)
  • Vous savez que je n'ai jamais voulu d'architecte et que j'ai toujours bâti mes maisons mnoi-même. Dans les commencements, j'ai fait quelques écoles. Une fois, par exemple, j'ai oublié l'escalier. – (85242)
  • il appartenait à M. le baron de Valdsheim, à un homme qui remue les millions à la pelle et qui se soucie d'une poignée de billets de banque comme je me soucie d'une poignée de plâtre. – (remuer les écus à la pelle)
  • C'est Michal qui me regarderait d'une drôle de manière, s'il savait ce que j'ai fait ! Ah ! bah ! Il n'est jamais content ! C'est un fils de Dieu, un politique. – (85136)
  • On est honnête homme, ou on ne l'est pas ! Il ne s'agit pas de compter sur les mille francs des barons, mais de gagner sa journée. […] –Il a raison, le père Jean, quoiqu'un peu de papier ne nuise pas ! – (papier)
  • Le jeune mécanicien était une grosse culotte, et un constructeur belge l'avait embauché. Il allait faire une absence de deux mois, et il venait, avant son départ, embrasser ses parents et faire promettre à Rosa de lui écrire pour lui donner des nouvelles. – (grosse culotte)
  • –Tu as l'air d'un déterré ! – lui dit le père Jean. –Moi ! c'est le froid ; la bise piquait ce matin. –Qu'est-ce que tu chantes là ? Il fait un temps du mois de mai ! – (figure de déterré)
  • Oui ! c'est décidé ! Je changerai de chantier ! Mais pas tout de suite, parce que ça aurait l'air chose. – (tout chose)
  • –Il est bossu : j'ai toujours entendu dire qu'il fallait se méfier des bossus ! – (85243)
  • je ne suis pas pressé ! Pas pressé ! Alors j'aurais l'air de rouler sur les billets de mille ! Non ! – (rouler sur l'or)
  • Sur les boulevards extérieurs, du côté de la Villette et de Belleville, il y a des maisons à lanternes rouges et à gros numéros, où l'on va boire et s'amuser. – (85244, gros numéro)
  • Toinon, en effet, devenait le type de l'ouvrier vrai, poli, propre, économe, consciencieux. Il travaillait régulièrement, sans coups de massage, mais sans loupes ; s'il n'était pas d'une habileté de premier ordre, du moins il avait abattu plus de besogne qu'aucun autre au bout de la journée. – (coup de massage, loupe)
  • –Je n'ai pas faim ! –Pas faim, à ton âge ? dit le père Michal, entre deux bouffées. –Voyons, force-toi un peu ! ajouta doucement la mère. Rosa se mit à manger du bout des dents. – (du bout des dents)
  • Cette pensée m'étouffe, car je lis en vous comme dans un livre ouvert – (comme dans un livre)
  • –Allons, bon ! Qu'est-ce qu'il y a encore ? – (allons bon !)
  • Moi aussi j'ai fait de l'argent. L'ouvrage donne dans ce moment-ci, et les jours vont grandir. – (donner)
  • Tu as tant de talent, qu'il est inpossible que tu ne perces pas ! – (percer)
  • Je vas consulter un avocat ! […] Je me mets sur mon trente-six, j'arrive. Devinez qui est-ce que je trouve ? – (être sur son trente-six)
  • Maintenant, mon parrain, voilà le hic, comme on dit. On ne connaît plus que moi, rue Laffitte. Depuis huit jours, si je ne suis pas allé cent fois à la porte du baron, je n'y suis pas allé une ! Mais au moment d'entrer, va te promener, plus personne ! C'est plus fort que moi, je n'ose pas ! – (va te promener)
  • Il y a deux sortes de marchands de vin dans les quartiers populaires le : distillateur, qui ne vend qu'à boire, et le marchand de soupe, qui vend à boire et à manger. L'établissement du premier, dans la langue des faubourgs, se nomme l'Assommoir, sans doute à cause de la propriété que possède sa marchandise d'asommer les gens. – (assommoir)
  • Le propriétaire [d'un assommoir] est, en général, un homme athlétique qui, avant de prendre un garçon, examine ses épaules et lui fait montrer ses biceps. Sa science consiste à maquiller le pichenet et le vitriol, sa conscience à ne pas en servir des dés à coudre à ses clients. – (dé à coudre, vitriol, maquiller)
  • Quelques assommoirs portent des noms historiques : le Sénat de la barrière Poissonnière, celui de la Planche-Mibray, le Mur de terre, le Fusil à aiguille au faubourg du Temple, la Tête de cochon, la Machine à saoûler. – (assommoir, machine à soûler)
  • Ils [assommoirs] sont fréquentés par des habitués, sans que l'habitude y engendre le crédit. L'oeil y est presque toujours crevé. Tolérant pour les moeurs et les discours des consommateurs, le patron est impitoyable sur le chapitre de la barre, et les poufs sont d'une rareté qui dénote du génie chez les mauvais payeurs. – (l'oeil est crevé, pouf, comptabilité à la barre)
  • La bourgeoise du cassin est une bonne femme, qui fait l'oeil aux abonnés. Si l'assommoir est l'équivalent du cercle, le marchand de soupe a quelques-uns des côtés de la famille. – (cassin)
  • Les Deux Gaspard, sur le boulevard de la Chapelle, participent de l'un et de l'autre établissement. Dans la première salle, on vend du vin à douze sur un comptoir d'étain et l'on trempe la soupe sur de vieilles tables entourées de bancs. – (tremper la soupe)
  • –Faites monter la feuillette, madame Charles, disait l'un, et à bas les mufes ! Nous sommes des chouettes, nous ! À votre santé ! – (feuillette, mufle, chouette)
  • Alix la Provençale m'attend, disait l'autre ; je lui avais promis de la faire danser ce soir, mais je me suis déguisé en cerf. Les amis avant tout ! – (se déguiser en cerf)
  • D'employé il était devenu homme de peine. Maintenant il attendait la mort d'une tante riche ; ce jour-là le champagne roulerait. – (85246)
  • Ce qui ne l'empêchait pas de se payer les luisants et le tuyau de poêle, sans doute pour plaire à mademoiselle Alix, qu'il laissait cependant chômer au besoin. – (tuyau de poêle, luisant)
  • Les jours de paye et d'enterrement, ils prenaient bien un petit grain, mais cela n'excluait ni l'atelier ni la famille. – (grain)
  • –Tiens ! Baptiste, qui ne fait pas le lundi ! Bonjour Baptiste ! – (faire le lundi)
  • –Baptiste, veux-tu que je te régale ? J'ai chauffé le four samedi, et j'aurais avalé quatre livres de sel que je ne serais pas plus altéré ! – (chauffer le four)
  • Mais le père vieillit ; il se casse tout à fait ; il n'y voit plus. Ça fait de la peine, me disait notre mère, de le voir partir le matin, tout voûté, soufflant dans sa pipe, mais décidé comme s'il avait vingt ans. Il lui arrivera malheur un de ces jours, le pied lui manquera. Il devrait y avoir une loi qui fasse une petite pension aux vieux comme lui qui ont passé leur vie à travailler ! – (85247)
  • Rosa n'est pas gaie non plus. Elle a l'air toute chose. Je ne sais pas ce qu'elle a ; elle te le dira à toi. – (tout chose)
  • C'est d'un atelier de couturière qu'il s'agit. Il occupe au rez-de-chaussée la place d'une boutique. Mais aucune enseigne extérieure ne le dénonce au fisc pour la patente. – (63718)
  • Vous vous portez bien, mademoiselle Rosa ? –Très-bien, monsieur Toinon. –Et vous, madame Jean ? À la douce, n'est-ce pas ? – (à la douce)
  • On pose sa casquette, toc, il se met dessus. – (toc)
  • Quand Michal lui disait mon ami, Toinon se sentait grandir. –C'est comme si on me mettait des talons ! Il me passe quelque chose par tout le corps. L'empereur n'est pas mon maître !… – (85248)
  • Écoute, demain, j'amènerai ma smala, tu prendras la tienne, et nous nous en irons tous à la campagne. – (smala)
  • J'entends Toinon, qui siffle comme un chef de gare pour m'appeler. – (85249)
  • C'est ici. Café Coquet. N'est-ce pas que ça a de l'oeil ? Des glaces partout ; Il y en a même une où vous savez. Après vous ! – (avoir de l'oeil, 85250)
  • je m'étais habitué à cette personne, et j'avais beau me dire : « N'y retourne pas, tu perds ton temps ! » j'y retournais toujours comme si de rien n'était. J'étais pris, quoi ! – (être pris)
  • Mon parrain avait accompagné là-bas un jeune homme de grande famille, un comte, qui était condamné par tous les médecins. Il s'agissait de le sauver, et je vous prie de croire que M. Antoine a fait ce qu'il a pu. Il y a quelques mois, il croyait qu'il en était venu à bout ; mais son malade, quand il s'est senti mieux, a fait des imprudences, et, va te promener ! il est retombé. Sentant que c'était fini cette fois, il a voulu revenir mourir à Paris. – (va te promener)
  • il s'agissait de deux ouvriers comme moi, de deux maçons : « Voilà mon affaire ! » Figurez-vous qu'ils se trouvaient sur un échafaudage ; les cordes cassent ; patatras ! – (patatras !)
  • Ah ! par exemple, là, je vois le feu comme je vous vois. En bas, de petites flammes rouges ; plus haut, des grandes flammes jaunes toutes mêlées ; plus haut encore, une grande fumée couleur de cuivre. On y voyait clair comme à midi. – (85251)
  • Ça, c'était du côté de l'Arsenal. Un vrai désert ! Pas une âme ! – (44399)
  • Rien que d'y penser, ça m'électrise ! –Quel brave coeur tu fais ! –Brave coeur ! Brave coeur ! C'est bientôt dit ; mais ça ne suffit pas. – (c'est vite dit)
  • Eh bien ! Vous me croirez si vous voulez, mais, à moi aussi ça m'a donné un coup ! – (ficher un coup)
  • Un valet de pied, qui l'accompagnait, nous a évité l'ennui de nous occuper de nos bagages, et nous sommes montés tout de suite dans une calèche attelée en poste. Les chevaux, avec leurs formes robustes, leurs têtes au front large, m'ont rappelé ceux des batailles d'Alexandre et des tableaux classiques. Les postillons, en grandes bottes, perruques poudrées, ont coupé l'air avec leurs fouets, et l'attelage s'est mis à brûler le pavé. – (brûler le pavé)
  • Et Toto, qui sent la majorité pour lui, ment comme un ministre : –Tous les jours il en apporte ! – (85252)
  • –Voyons, mademoiselle Jacasse, dit madame Michal, en avez-vous fini avec vos histoires ? […] –Mais, dit mademoiselle Bibelot, il me semble qu'on peut travailler et causer en même temps. – (85253)
  • C'est pour ça que je ne suis pas venu vous voir depuis huit jours. J'avais les cheveux brûlés ; j'ai été forcé de les faire couper. Quand on est tondu de frais, on a l'air tout chose. Vous, mademoiselle, vous n'êtes pas moqueuse ; mais je me disais : « Les jeunes filles aiment à rire, et peut-être bien mademoiselle Bibelot dira que j'ai une tête de veau ! Le chat est capable aussi de faire le gros dos. » Bref, j'ai préféré laisser repousser mes cheveux. – (tête de veau)
  • Vous comprenez que je n'ai pas demandé mon reste. J'ai couru chez mon parrain ; la terre ne me portait pas ! – (85254)

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