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bourrer le crâne (depuis 1907) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

bourrer le crâne & bourrer le crane ; bourrer le crâne à qqun ; bourrer le crâne de qqchose ; se laisser bourrer le crâne (1907) #locution

■ (opinion) Imposer une opinion à qqun (propagande politique ou militaire, séduction, etc.), convaincre, endoctriner, persuader (par des discours mensongers), mystifier, tromper par de belles paroles, tromper grossièrement ; mentir, dire des bêtises ; ■ en faire accroire, exagérer, hâbler, épater ; ■ (importuner) ennuyer avec insistance ; importuner avec des enseignements ennuyeux

  • A obtenu, depuis la guerre, un gros succès journalistique, bien mérité ; date d'au moins dix ans (erreur de Sainéan qui le croit nouveau). (Dauzat1917MdF)
  • Au moins dix ans (erreur Sainéan) ; a obtenu, depuis la guerre, un gros succès journalistique ; suppose une ellipse : – de fariboles. (Dauzat1918)
  • Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)

synonyme mystifier, mentir
usage militaire
famille bourrer le crâne/mou (mentir)
index Bourrer, Crane
datation 1907 || ●● Paris, 1907 (Esnault, Poilu, sans source : peut-être s'agit-il de la revue Te bourre pas l'crâne, de Bouvet et Darantière, présentée à La Pépinière, septembre 1907) ●● Il est entendu que les électeurs sont des truffes. On peut les rouler, leur mentir, leur monter le coup, leur bourrer le crâne, Les Hommes du jour, 1910 (gb)
fréquence 046
registre ancien 7
registre actuel 7
liens GLGallicaMDZArgojiHathiArchiveULB
historique dernière modification le 2025-04-29 20:04 +1 source (diff)

Citations
  • 1925 je ne les vois plus, ni Flippe. Ils ont dû lui bourrer le crâne, et leurs combines, c'est pas fait pour moi, tu penses bien ! source : 1925. L'Equipe
  • 1927 reste à savoir si le bonhomme ne nous a pas bourré le crâne source : 1927. Les Pieds Nickelés au far-west, dans Les Pieds-Nickelés en Amérique (1921-1927)
  • 1917 –Les nouvelles ? –Ça va barder, on va prendre Combles. –Bah ! dit Querrieu, sceptique, tu nous bourres le crâne. –On va percer, que j'te dis ! source : 1917. La prise de Combles
  • 1919 le docteur Trémonche devinait entre cent celui ou ceux qui voulaient lui « bourrer le crâne », selon sa propre expression, car il avait, pour la facilité des communications verbales, adopté le langage des poilus source : 1919. Un "toubib" pas ordinaire
  • 1961 ce type ment comme il respire. Il a commencé par me bourrer le crâne au sujet de Créteil source : 1961. Des fruits, des fleurs et du plomb
  • 1960 J'ai couché avec lui. Il fallait y passer, il était exigeant et nous nous fréquentions sérieusement. Ç'avait été dur pour moi, mais il m'a bourré le crâne, il m'a dit que si je ne marchais pas avec lui, je ne l'aimais pas. source : 1960. La France et l'amour - Une enquête de l'Institut Français d'Opinion Publique
  • 2008 Il y avait quelques salopards, qui essayaient de nous bourrer le crâne de façon à rester. Tous les moyens étaient bons. Ils allaient même jusqu'à nous proposer de l'argent, à nous inviter à dîner source : 2008. J'étais médecin dans les tranchées (2 août 1914-14 juillet 1919)
  • 1916 Voudriez-vous leur demander davantage, à ces pauvres gens, dont les avocats de village et ceux de Paris ont, depuis tant d'années « bourré le crâne » ? / L'expression est un peu militaire, mais vous m'entendez bien. source : 1916. Méditations dans la tranchée
  • 1915 nous nous regardons en riant. –Eh ben ! s'écrie la « Volige »… en v'là une bonne, par exemple ! Robin amoureux !… Lui qui ne songeait qu'à s'abrutir sur sa théorie et à nous bourrer le crâne avec ses instructions sur le service en campagne… source : 1915. Les poilus de la 9e
  • 1915 comme je le connais et que je vois qu'il va commencer à nous bourrer le crâne avec ses discours de réunions publiques, je lui parle aussitôt d'Euzébie. source : 1915. Les poilus de la 9e
  • 1971 Le premier samedi je suis arrivée démoralisée. Toute la semaine, on nous avait bourré du programme des cours, des leçons, etc. Je n'y comprenais rien, j'étais paniquée, j'avais une frousse terrible ! source : 1971. Histoire de Michèle
  • 1962 Rien ne vaut, pour ramener une détenue à la raison, quelques jours d'isolement : en cellule, elle réfléchit, elle n'a personne pour lui bourrer le crâne ni pour l'admirer, et elle prend le parti de plier source : 1962. Bibiche
  • 1957 Je devine que les mecs qui sont dans la turne pensent que j'essaie de leur bourrer le crâne quand je leur dis que la cabane est en train de cramer. source : 1957?. Dix ans de frigo
  • 1935 Il n'est plus question de conquérir la Crimée et Rostov ; peut-être n'en a-t-il jamais été question, et me suis-je laissé bourrer le crâne. source : 1935. Mer Noire
  • 1916 L'esprit humain est une mécanique délicate qui se détraque facilement ; aussi n'est-il pas étonnant que cette grande catastrophe qui est la guerre prive les hommes de leur intelligence au moment même où la gravité des événements augmente les difficultés de juger sainement. D'où la nécessité d'y suppléer par des jugements tout faits que l'on fournit aux hommes de la même façon que les uniformes, le pain et le tabac : c'est ce qu'on appelle bourrer le crâne. […] Cela, c'est ce que j'appellerai le bourrage de crâne officiel ; mais on emploie aussi l'expression dans mille circonstances de la vie quotidienne. Le poilu qui raconte ses campagnes à sa cousine ou à sa marraine lui bourre le crâne, lui en fiche plein la vue, lui en fait un plat, une tartine ; entre poilus, c'est à qui gonflera le mou à l'autre par ses vantardises. Dans tous les temps, le soldat s'est plu à embellir par l'imagination le récit de ses exploits. Qu'importe la vérité historique, si cela plaît aux femmes ! source : 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 07/05/1916]
  • 1915 Le cuistot (tout en remplissant les quarts). – Bonne nouvelle : Paraît que toutes les semaines les hommes disposeront de deux heures pour laver leur linge. 1er Poilu. –Non, sans char ? (c'est-à-dire sans plaisanterie. « Char » est mis pour « charrier » qui signifie se moquer de). 2e Poilu. –Penses-tu ? C'est un bobard ; y ferait mieux de mettre plus de chipester (alcool) dans le jus que de nous bourrer le crâne. [25 octobre 1915] source : 1915-1916. Langage du front [L'écho des guitounes]

<16 citation(s)>

Chronologie et sources

bourrer le crâne existe depuis 1907 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Paris, 1907 (Esnault, Poilu, sans source : peut-être s'agit-il de la revue Te bourre pas l'crâne, de Bouvet et Darantière, présentée à La Pépinière, septembre 1907) ●● Il est entendu que les électeurs sont des truffes. On peut les rouler, leur mentir, leur monter le coup, leur bourrer le crâne, Les Hommes du jour, 1910 (gb)

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Chronologie

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Sources
Discussion (compléter)

Bonjour. Je trouve cette expression dans une charade publiée par le journal Le Soir (16/04/1889). Double clic en haut de la colonne 4 (Récréations). Roland de L., le 10 janvier 2022

Cette attestation concerne un sens un peu différent : bourrer le crâne (d'histoire, de physique, de solfège et de chant). Je ne sais pas s'il faut réunir ici ou s'il faut distinguer dans deux notices. gb 2022-01-10 17:22

Re-bonjour ! Je retente ma chance avec une attestation de la fin du XIXème siècle, dans le journal La Démocratie du Cher (09/08/1891) : « qu'il est coupable, qu'il est criminel, de vouloir abuser le peuple systématiquement, de lui bourrer le crâne de croyances puériles ». Double clic en haut de la colonne 2. Le 29 novembre 2023, Roland de L.

Même réponse que précédemment : oui, la pioche est bonne ; mais j'hésite pour le moment à fusionner avec cette notice. Théoriquement, j'aurais dû séparer « bourrer le crâne » avec et sans complément ; je ne l'ai pas fait et c'est difficile à corriger. Affaire à suivre. gb

Compléments