MOUFTER, MOUF(F)ETER,(MOUFETER, MOUFFETER), verbe intrans.
Pop. [Le plus souvent dans une constr. nég.] Protester ; prendre la parole, réagir. Je mouffetais rien (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 462). Pensant avoir mal compris, tout le monde s'était tu (...). Devant le zinc, personne mouftait (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 15).
Prononc. et Orth. : [mufte]. Rob. : moufter ou moufeter ,,utilisé surtout à l'infinitif et aux temps composés`` ; Lar. Lang. fr.: moufter. Étymol. et Hist. 1896 (Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 327 et 393). Var. de mouveter « remuer, bouger », dér. de mouvoir* (ou aussi mouver en a. et m. fr.) att. dep. le mil. XVIes. (De Baif, Amours de Meline, L. I, I, 24 ds Hug.) et resté vivant dans les parlers région. (cf. FEW t. 6, 3, pp. 166b-167a). (tlfi:moufter)
- MOUFTER moufter v.intr. arg. EXPRESS. "protester" - GLLF, DFNC (mouffeter), 1896, Delesalle ; FEW (6/III, 168b), 1912, Vill. ; GR[85], cit. Dutourd, 1967 ; absent TLF. • mouffer - GR[85], 1918, Bloch ; FEW (6/III, 167a), ø d ; absent TLF.
- 1901 - «Donc, au conseil, Dutertre a essayé d'enlever ça comme une chose toute raisonnable, et les autres ne 'mouffaient' guère, quand le docteur Fruitier [...] s'est levé [...]» Colette, Claudine à Paris, 234 (Flammarion, 1960) - A.Ré. (bhvf:moufter)