Expr. fig. fam. Graisser la patte à qqn. Donner de l'argent à quelqu'un (de relativement peu important) pour en être bien traité. Quelques mauvais garnements se cotisèrent certain jour, pour graisser la patte au sonneur de la cathédrale et lui faire sonner l'Angélus vingt minutes avant l'heure légale (Mérimée, Carmen, 1847, p. 19). Les petites gens qu'épouvantaient ses menaces de procès-verbal pour fil d'eau non balayé, poule vagabonde ou chien non déclaré, se serraient la ceinture pour lui graisser la patte (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 379). Avoir la patte graissée (cf. Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 92). Se faire/se laisser graisser la patte (ou var.). Pour cette belle déposition, il s'est fait graisser la paume par son voisin intéressé (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 122).
Rem. 1. Cf. aussi graisser le marteau (vx). Soudoyer le portier (signalé ds la plupart des dict. gén., mais n'est pas repris par Ac. 1932). c) av. 1633 graisser les mains à « donner de l'argent à » (Tabarin, Opuscules, éd. Œuvres complètes 1858, II, 129) (tlfi:graisser)
- graisser les mains loc. verb. non conv. CRIMES RELAT. "fig. : donner de l'argent pour corrompre" - BEI (- la gueule et -), 1624 ; Hu, Les Fanfares des Roule Bontemps ; TLF, av.1633, Tabarin ; GR[85], 1633.
- 1579 - «JAQUET. Tu m'avois promis ne bouger d'avec moy, et tu t'en allas si tost que je fus entré en la chambre du vieillard. THOMAS. Te diray-je la vérité ? Il me graissa si bien les mains que je me laissay chasser.» P. de Larivey, Le Laquais, 157 (Nizet, STFM) - P.E. (bhvf:graisser)