2. Arg. Parler, dire (sans idée péjorative), dire des insanités :
6. − On a plus le droit de juger, alors ? On est pas dignes ? − Tu juges pas, tu baves. Tu baves parce que tu t'es dégonflé. Malraux, L'Espoir, 1937, p. 681.
Rem. L'Ac. Compl. 1842 mentionnait un sens qualifié de ,,vx lang.`` « bavarder, parler pour ne rien dire ».
− Fam., absol. et plus fréq. dans l'expr. baver sur qqn, sur qqc. Médire, calomnier, souiller par ses paroles. Baver sur le talent, sur la vertu (Nouv. Lar. ill., Lar. 19e) ; baver sur qqn, sur la réputation de qqn (Ac. 1932) :
7. On pouvait baver sur leur compte, lui savait ce qu'il savait, se fichait du bavardage, du moment où il avait l'honnêteté de son côté. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 618.
Rem. Sens également attesté dans France 1907.
c) 1850 « médire, calomnier » (Balzac, Œuvres diverses, t. 2, p. 431 : Au milieu de tout ce bruit, s'agite le factotum de la ville − toute petite ville a son factotum −, homme méchant et réputé délicieux [...] qui bave, mord, déchire, mène la ville par le nez, s'empare du Sous-Préfet);
2. ca 1450 « bavarder » (Mist. Vieil Testament, éd. Rothschild, 1878-91, XLIV, 46616, VI, 103 : Gournay − Il ne nous fault plus cy baver) ; sens courant au xvies., se maintient dans les lang. région. et arg. 1754 « bavarder, bredouiller, dire des paroles inutiles » (Boudin, Madame Engueule, p. 24 : Cadet, effrontément. Eh ben, quoi ! qu'est que vous bavez, vous [qui vous écriez que je suis tombé dans le ruisseau] ?) (tlfi:baver)
- Vieux mot qui s'est conservé dans lang. pop. de Paris. (NISparis)