B. − Qui exerce une profession illégalement ou dans des conditions irrégulières. Avocat, médecin marron. Dans cette crise, il préférait avoir affaire au coulissier marron lui-même plutôt qu'au député son garant (Giraudoux, Bella, 1926, p. 192). La faillite d'un petit banquier marron auquel la vieille avait confié presque tout son avoir (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 270) :
2. Il faut être franc dans ce siècle-ci: lorsqu'on est bien persuadé qu'on ne peut être ni médecin, ni avocat, ni banquier, ni évêque, ni courtier-marron, ni ministre, enfin lorsqu'on a l'intime conviction qu'on n'est bon à rien, on peut se faire poète... Musset ds Le Temps, 1831, p. 22.
Emploi subst. La Rotonde est envahie par les marrons qui font ce qu'on appelle des affaires (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 136). 2. 1762 subst. masc. « personne qui exerce une profession sans titre » (Chevrier, L'Observateur des Spectacles, noI [I, 21] ds Fr. mod. t. 37, 1969, p. 127). (tlfi:marron)
- marron adj. DR. "pour un courtier" - TLF, cit. Musset, 1831 ; BW6, ND4, PR[77], 1832 ; Lex.[75], cit. Balzac ; GLLF, av. 1865, Proudhon ; L, DG, R, ø d.
- 1819 - «Je suis marron, c'est-à-dire, agent de commerce non-patenté, espèce de courtier métis, de sauvageon de l'arbre du commerce. [...] courtiers marrons [...]» E. Gosse, Proverbes dramatiques , I, 203-4 et 221-2 et 223 (Ladvocat) - P.E.
- 1830 - «[...] l'habit frais du dandy, l'elbeuf du rentier, la redingote courte du courtier marron, le frac à boutons d'or sablé du Lyonnais arriéré, ou le spencer crasseux d'un avare.» Balzac, Traité de la vie élégante, par. 40, 105 (Bossard) - P.E. (bhvf:marron)