B. − Au fig., fam. [Le suj. désigne une pers., le compl. d'obj. dir. une production de l'esprit] Rédiger, écrire. Pondre un papier, des vers. Cette merveille à la Sévigné une fois pondue, voilà que nous nous disputons : Ah ! ne mets pas ceci, ne mets pas cela (Estaunié, Bonne dame, 1891, p. 228) :
2. −(...) Ce matin, c'était le français. −Content ? −Moi, oui. Mais je ne sais pas si ce que j'ai pondu sera du goût des examinateurs. Gide, Faux-monn., 1925, p. 1142.
− Rare. Pondre qqc. à qqn. Tu écriras ; à ce moment, tu auras la tranquillité nécessaire pour me pondre des chefs-d'oeuvre (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 116).
− Empl. abs. Il faut, pour pondre, une retraite et comme une nuit à l'esprit (Goncourt, Journal, 1858, p. 451).
− Souvent péj. [Avec une idée de quantité ou des réserves sur la qualité] C'est encore une cinquantaine de colonnes qu'il faut avoir pondues pour la fin du mois (Balzac, Lettres Étr., 1837, p. 428) :
3. ... ils se laissent aveugler par un apparent « devoir immédiat » ; et, pour pondre des articles utilitaires dont il ne restera rien, ils négligent leur vrai devoir, qui, semble-t-il, serait de poursuivre leur oeuvre d'écrivains. Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p. CXXVIII. 1798 p. iron., en parlant d'une chose mal faite Voilà qui est bien pondu (Ac.) ; 1874 tout frais pondu (A. Daudet, loc. cit.) ; 2. spéc. 1837 à propos d'un écrit (Balzac, loc. cit.). (tlfi:pondre)