2. Au fig., fam.
a) Étudier avec acharnement ; travailler (un sujet, une matière) avec ardeur. Synon. bûcher (fam.), chiader (arg. scol.), potasser (fam.). Piocher un examen. Depuis lundi dernier j'ai laissé de côté toute autre chose, et j'ai exclusivement toute la semaine pioché ma Bovary, ennuyé de ne pas avancer (Flaub., Corresp., 1852, p. 394). Cet éditeur m'annonce des offres dignes de moi, dit-il. Nous verrons. En attendant, je pioche le Bonaparte (Hugo, Corresp., 1852, p. 78). Il s'appelait Sidney Gilchrist Thomas (...) et, avec son cousin le chimiste Percy Gilchrist, avait employé tous ses loisirs et sa puissance de pensée à piocher le casse-tête du fer phosphoreux (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 300).
− Absol. Piocher dur, ferme, raide, comme un enragé. Je pioche et ai pioché rudement, mais je ne veux vous lire ma philosophie que quand elle sera terminée (Flaub., Corresp., 1879, p. 197). Il ne tarda pas à reconnaître qu'avant de prétendre démolir la mécanique newtonienne, il était indispensable de la connaître. Il se mit donc à piocher dans les bouquins de son fils Robert (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 258).
P. ext. Travailler sans répit. Synon. bûcher (fam.), trimer (pop.). Toutes les économies se trouvaient mangées ; et il fallait piocher dur, piocher pour quatre, car ils étaient quatre bouches à table. Elle seule nourrissait tout ce monde (Zola, Assommoir, 1877, p. 489). 2. a) 1788 intrans. « travailler intensément » (Fér. Crit., s.v. pioche), cf. 1836 (Stendhal, Vie de H. Brulard, Paris, Champion, t. 2, 1913, p. 10 : Ce travail sérieux et les sourcils froncés, nous l'appelions piocher d'un mot en usage à l'École polytechnique) ; b) 1805 trans. « étudier (une matière) avec ardeur » (arg. École polytechnique d'apr. Esn.) (tlfi:piocher)