LOUPIOT, -OTE, subst.
Pop. Enfant. La fillette (...) met ses bas à un gosse sans chemise, (...) le loupiot dont la peau est aussi mince que celle du lait (CLAUDEL, Ville, 1893, II, p. 347). Not' petit loupiot, le dernier, qui a cinq ans, nous a bien distraits (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 287). Il laisserait encore son loupiot apprendre à fond l'agriculture !... Il pesait de l'or ce petit gniard-là... On voulait pas du tout le perdre ! Et le môme il était bien heureux de rester avec nous (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 607).
Prononc.: [lupjo], [-]. Étymol. et Hist. 1875 « jeunot, adolescent » (Chans. d'apr. ESN.) ; 1878 loupiau « nourrisson » (L. RIGAUD, Dict. jargon paris.). Soit var. de loupiat* « paresseux » (FEW t. 5, p. 420b), soit plutôt dér. de loup*, terme d'affection (BL.-W.1-5) à l'aide du suff. -iau (var. de -eau*) altéré en -iot (NYROP t. 3, § 423, 3o). Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. CHAUTARD (É.). Vie étrange arg. Paris, 1931, p. 112. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 296. SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 301. (tlfi:loupiot)