MORNIFLE, subst. fém.
B. − Arg. Monnaie, argent monnayé. T'as des relations, dis donc ! − Pfft (...) De temps en temps, j'les tape d'une pièce de mornifle, mais c'est tout (Le Breton, Loi, 1955, p. 37).
Prononc. et Orth. : [mɔ ʀnifl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 3. 1611 bailler mornifle sur les livres du roy « faire de la fausse monnaie » (Cotgr.) ; 4. 1821 « monnaie » (Ansiaume, Argot en usage au bagne de Brest ds Esn. 1966, aussi mornif « id. », Ansiaume, ibid., fo11 vo, § 295). Prob. déverbal d'un verbe *mornifler « gifler le museau », comp. de mor(re) « museau, groin », qui représente un type *mŭrr-, v. morailles et de nifler « donner un coup sur le nez » (1637, Ferrand, Muse normande, éd. A. Héron, t. 2, p. 153, 7), que l'on retrouve dans renifler (v. ce mot). Le sens 1 est vraisemblablement issu du sens de « gifle », prob. plus anc. (peut-être déjà ds Est. 1549 et Nicot 1606 où mornifle apparaît sans indication de sens), le fait de savoir qu'un joueur a l'avantage d'avoir réuni quatre cartes étant ressenti comme une gifle par son adversaire. Le sens 3 est prob. issu, p. métaph., du sens 2 (cf. Esn. 1966 et Cellard-Rey). Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 422. _ Sain. Arg. 1972 [1907], p. 206. (tlfi:mornifle)