giries (depuis 1789) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Synonyme de giries : affectation

giries & □ faire des giries ; □ faiseuse de giries ; □ en voilà des giries ! `(1789)` `#nom fém. pl.`

Manières affectées, exagération, pleurnicherie, plaintes, façons, fausse modestie, hypocrisie ; □ faire des manières, des difficultés, poser, faire semblant de pleurer, refuser ce qu'on meurt d'envie d'accepter, etc. ; □ fausse Agnès, fausse prude

De girante-girente, femme enceinte (gerens) : idée des douleurs de l'enfantement et par ext. grimaces. (AYN)
Dér. de girer « tourner ». (GR)

synonyme	affectation
index	Girie
datation	1789 \|\| ●● Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, 1789 (R.R., bhvf) ●● manière hypocrite d'agir, ces foutues « giries » d'évêque[s], Hebert, Père Duch., 1790 ; grimace, douleur feinte et hypocrite, Hautel, 1808 ; manières affectées, Balzac, Pierrette, 1840 (TLFi)
fréquence	025
registre ancien	7
registre actuel	5
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historique	dernière modification le 2024-07-28 21:55 (+97) r9 (diff)

Citations

1905 Ah ! ma claque de vos giries, les gosses ! source : 1905. Le Tigre & Coqueliquot
1909 Vous me faîtes mal avec vos giries de carafes frappées source : 1909. Ribouldingue se marie, dans La bande des Pieds Nickelés (1908-1912)
1800 Surtout quand tu faisois tes gieries avant-hier au théâtre du Lycée de la rue de Bordet source : 1800. Cri-cri, ou le mitron de la rue de l'Oursine
1967 –Tout ça c'est des giries, dit Emil de sa voix lente. –Giries ? Le mot est joli, dit Bassowich, surpris. Ça veut sans doute dire que nous racontons des blagues, n'est-ce pas ? –Oui, dit Emil […]. C'est des blagues. source : 1967. Face d'Ange et la conférence
1911 Linette s'est levée ; je lui ai emboîté le pas… Ah ! mon salop ! elle avait su y faire, oui, pour s'arranger une piaule bath ! Mince de giries ! Oh la la ! Un plumard kif-kif, un plumard de biche à auto… J'étais ébéniste : je m'y connaissais… source : 1911. Le journal à Nénesse
1911 Ce n'étaient pas des giries à la flan comme chez vouzailles, dans le beau monde, des : « Ma petite Loutte en sucre… », « mon coco », « mon trognon » source : 1911. Le journal à Nénesse
1911 C'est tout à fait bath, vos giries, monsieur l'abbé… Il y a du bon pour la misloque !… mais ça ne me dit toujours pas ce que ma pauvre daronne vous a jaspiné quand vous êtes allé la voir… source : 1911. Le journal à Nénesse

<7 citation(s)>

Chronologie et sources

giries existe depuis 1789 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, 1789 (R.R., bhvf) ●● manière hypocrite d'agir, ces foutues « giries » d'évêque[s], Hebert, Père Duch., 1790 ; grimace, douleur feinte et hypocrite, Hautel, 1808 ; manières affectées, Balzac, Pierrette, 1840 (TLFi)

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Chronologie

Sources

Compléments

GIRIES, subst. fém. plur.
Pop. ou fam.
A. − Manières affectées. Tu trouves charmantes les giries de la petite de la Saulaye et les mines altières de madame de Blinville (Gyp, Pas jalouse, 1893, p. 238). Faire des giries. Faire des manières :
− Vous n'échapperez pas à deux sermons, s'écria-t-il. Vous avez eu le matin celui du curé, vous aurez le soir celui du grand-père. Écoutez-moi ; je vais vous donner un conseil : adorez-vous. Je ne fais pas un tas de giries, je vais au but, soyez heureux. Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 643.
B. − Plaintes hypocrites, non justifiées. Synon. jérémiade. Si je retourne près de ma femme (...) je vais subir des averses de giries et de pleurs (Huysmans, En mén., 1881, p. 14).
Prononc. et Orth. : [ʒiʀi]. Var. gyries ds Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. 1790 « manière hypocrite d'agir » (Hebert, Père Duch. Br. fasc. VI, p. 533 ds Brunot t. 10, p. 212, note 5 : ces foutues « giries » d'évêque[s]) ; 1808 « grimace, douleur feinte et hypocrite » (Hautel) ; 2. 1840 « manières affectées » (Balzac, Pierrette, p. 105). Prob. dér. du rad. du lat. girare, v. girer ; suff. -ie* (FEW t. 4, p. 358c) ; l'hyp. de FEW t. 24, p. 207 qui fait dériver giries de gille1*, et donne comme 1res attest. du mot les formes gileries (av. 1799, Beaumarchais, Réponse ingénue ds OEuvres, Paris-Collin, 1809, t. 4, p. 213), gillerie (Boiste 1823) « sottise », ne rend pas compte du sémantisme de giries « manière détournée, hypocrite d'agir ». Bbg. Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 412. (tlfi:girie)

giries n.f. pl. CARACT. "manières affectées" - TLF, DArg. (n.f.p.l.), DHR, 1840, Balzac ; FEW (4, 358a), 1846 ; GLLF, 1847, Ch. de Bernard.
- 1789 - «Ne fais donc pas ces giries-là ! (lui dit trivialement Fromentel) : Est-ce que tu crois m'en imposer ?» Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, t. 3, 31 (Liège et Paris, Maradan) - R.R. (bhvf:giries)

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