TOURLOUROU, subst. masc.
Pop., vieilli. Soldat de l'infanterie de ligne. Synon. bidasse, fantassin, troupier. − Si nous parlions tout bonnement de l'amour tout court (...) de celui qui fait que les tourlourous en faction se brûlent la cervelle, que les honnêtes gens volent au jeu, que les hommes du monde se marient de désespoir (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 197). Aujourd'hui 8 mai [1841] je suis retourné aux Invalides (...) Quelques jeunes soldats entraient dans l'église. J'ai suivi ces tourlourous, comme on dit aujourd'hui. Car en temps de guerre le soldat appelle le bourgeois pékin, en temps de paix le bourgeois appelle le soldat tourlourou (Hugo, Choses vues, 1885, p. 28).
− En partic. Air, chanson, genre (de) tourlourou(s). Chanson, saynette d'un comique grossier, interprétée au café-concert ou au music-hall par des artistes vêtus en soldats. Peu à peu, les artistes de café-concert se spécialisèrent dans des genres multiples: « troupiers » ou « tourlourous » (Ouvrard, puis Polin) − ce genre tiendra jusqu'à Fernandel (Hist. spect., 1965, p. 1544).
Prononc. et Orth.: [tuʀluʀu]. Homon. et homogr. tourlourou2. Plur. des tourlourous. Étymol. et Hist. 1640 tourelourou subst. « galant » (Comédie des chansons, II, 4 ds Sain. Lang. par., p. 394) ; 1830 « fantassin » (Les Barricades de 1830, p. 63 ds Quem. DDL t. 19). Mot de formation expr., issu du même rad. onomat. lur- que turelure* (FEW t. 5, p. 464b). (TLFi)
- tourlourou n.m. non conv. MILIT. "soldat" - FEW (5, 464b), R, GLLF, BW6, Lex.[75], ND4, PR[77], 1834 ; E, 1836 ; L, DG (néol.), ø d. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1830 - «2e FAUBOURIEN. Vive la charte ! Vive Napoléon II ! A bas les tourlouroux !» Les Barricades de 1830, 63 (Levavasseur) - P.E. (bhvf:tourlourou)
- À Brest, de mon temps, on appelait les crabes tourlourous. Je me suis demandé si les soldats n'auraient pas reçu le même nom du pas oblique qu'on leur enseigne, et que les crabes exécutent sans qu'on le leur enseigne. (Mérim1851223)
- Surnom de tourlourou, venant du mot turelureau et signifiant tout simplement un piéton. (1868. Le soldat peint par son langage)