BANLIEUSARD, ARDE, subst.
Fam. Habitant de la banlieue d'une grande ville, particulièrement de la banlieue parisienne :
1. La rue de Rennes. Sept heures. Une cohue tumultueuse : la ruée des banlieusards vers la gare Montparnasse. R. Martin du Gard, Jean Barois, 1913, p. 251.
− Emploi adj., péj. Propre à la banlieue, qui rappelle la banlieue, avec l'infériorité que cela implique. Aspect banlieusard (T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 183) ; mes villes banlieusardes (Lar. encyclop.) :
2. Je fais le tour de cette foire et je peux me croire dans une banlieue de Paris, Montrouge ou Saint-Denis, avec cette différence que le goujatisme est encore plus horrible, me semble-t-il, en langue danoise. Peut-être aussi le putanat banlieusard est-il surpassé. Bloy, Journal, 1900, p. 398.
3. Ainsi la familiarité s'installe à la porte même de la grandeur, et les Parisiens apportent au centre de leur ville, dans le palais même de leur roi, une sorte de laisser-aller banlieusard, les dimanches de Robinson, la gaieté populaire. Brasillach, Pierre Corneille, 1938, p. 392.
1re attest. 1900 adj. (supra ex. 2) ; dér. de banlieue*, suff. -ard* élargi sur le modèle de gueux/gueusard (Nyrop t. 3, p. 91). − [bɑ ̃ljøza:ʀ], fém. [-aʀd]. − Fréq. abs. littér. : 6.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 30. (tlfi:banlieusard)
- banlieusard n.m. URB. - Lex.[75], v. 1880 (?) ; Mat.I, 1895, Romania ; GLLF, BW6, ND4, PR[77], fin 19e ; TLF, cit. Martin du Gard, 1913 ; FEW (5, 262a), 1922, Lar. ; R, ø d.
- v. 1889 - «[...] il s'écria avec le pur accent enroué et traînant du banlieusard de Paris : - Oh ! là là ! père Lefèvre ! Pigez-moi un peu ça, là-bas ! [...]» E. d'Hervilly, Trop grande, 2 (Libr. d'éducation de la jeunesse) - G.S. (bhvf:banlieusard)