BASSINER, verbe trans.
Fam. Ennuyer quelqu'un par des propos oiseux, des questions insistantes ou des requêtes sans cesse réitérées (cf. bassin2, bassinoire2) :
Cependant les jours passèrent, et les courriers ne lui apportaient rien, ni des personnes à qui il avait écrit, ni de son oncle, à qui il n'osait récrire, crainte de le bassiner. Montherlant, Les Célibataires, 1934, p. 812.
Prononc. : [basine].
Étymol. ET HIST. − 1858 (L. Larchey, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860, p. 377 : Bassiner : ennuyer, accabler quelqu'un de questions oiseuses ou indiscrètes). Mot d'arg. issu de bassiner « ennuyer », terme utilisé dans différents dial. (Anjou, Verr.-On. ; Normandie, Moisy ; Suisse romande, Pat. Suisse rom.). Évolution de sens de bassiner « faire un charivari ; taper sur des ustensiles de cuisine pour ennuyer les jeunes mariés » (1807, J.-F. Michel, Dict. des expr. vicieuses, p. 19 : si vous vous remariez, on vous fera charivari trois jours de suite, et non pas, on vous bassinera), lui-même issu du m. fr. baciner « frapper sur un bassin de cuivre pour faire quelque annonce » (1414, Journal d'un bourg. de Paris, Michaud dans Gdf.), dér. de bacin « sorte de tambour » (début xiiie s. Chev. au cygne, 7312 dans Gdf. Compl.), même mot que bassin1*. (tlfi:bassiner)
- Entrer dans les oreilles de qqun : on frappait autrefois sur un « bassin » ; même sens que : rompre la tête. (AYN)
- Usage dial. du verbe, au sens de « taper sur des ustensiles de cuisine, des bassines, etc., pour faire un charivari » (1807) ; cf., 1414, baciner « annoncer par des coups frappés sur une sorte de gong, de cuivre, appelé bacin » (déb. XIIIe). (GR)