C. − [En parlant d'une pers.]
1. Vulg., péj. Femme de mauvaise vie, prostituée de bas étage. Devant lui, debout, entr'ouvrant leurs peignoirs pour montrer leurs ventres, des femmes cherchent à le décider ; une grosse brune (...), une blonde aux jambes cagneuses (...), une roulure décrassée de barrière, qui rigole (Huysmans, Art mod., 1883, p. 126). On lui dit : « Ta femme a fait les quatre cents coups avec des officiers, c'est une roulure » (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 456).
[Terme d'injure] Vous n'êtes qu'une menteuse. − Vous n'êtes qu'une traînée. − Vous n'êtes qu'une roulure. − Vous n'êtes qu'une rouchie (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Trou, 1886, p. 580).
− P. ext. Personne méprisable. Si c'est possible, une femme honnête tromper son mari, et avec cette roulure de Fauchery ! Il va lui en apprendre de propres (Zola, Nana, 1880, p. 1267). Petite ordure ! Regardez cette insolence ! Cette ignominie ! Tu veux notre peau ? Hein ? N'est-ce pas que tu la veux ? Dis-le donc tout de suite !... Petit lâche ! Petite roulure ! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 386).
Prononc. et Orth. : [ʀuly:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 2. a) 1867 « personne méprisable, prostituée de bas étage » (Delvau, p. 432) ; b) 1876 « personne qui a beaucoup roulé par le monde » (Huysmans, loc. cit.). Dér. de rouler* ; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 35. (tlfi:roulure)