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coup du père François (depuis 1866) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

coup du père François & coup du Père François ; faire le coup du père François ; faire le coup du père François ; faire au père François ; travailler au père François ; père François (1866) #nom masc.

Agression par derrière, avec étranglement, consistant à passer un foulard, un mouchoir, une corde, etc. autour du cou de qqun puis à le tirer violemment sur son dos pendant qu'un complice le fouille ; coup en traître, traîtrise

  • Coup très ancien utilisé autrefois par les détenus pour se débarrasser de celui qui moutonnait. (VIR)

synonyme tuer, étrangler
index Coup, Pere, Francois
datation 1866 || ●● Ces spécialistes [de l'étranglement] ont donné à leur art un nom singulier ; dans le langage des forçats cela s'appelle le coup du père François – et voici de quelle façon la chose se pratique : Ils vont par bandes de quatre ou cinq, la nuit, par les quartiers déserts, guettant les passants attardés. La nuit est sombre, les sergents de ville sont loin, ils veillent. L'un des pères François, le plus fort, tient une courroie, terminée à une de ses extrémités par une boucle dont le tourillon a été enlevé, la lanière de cuir glisse donc-librement, formant un noeud coulant qui se rétrécit avec facilité. Un homme passe, ce sera la victime. Les étrangleurs lui barrent le passage et l'entourent. Celui qui tient la courroie jette par derrière, autour du cou du malheureux, cette cravatte de cuir et tire. Puis, d'un brusque mouvement d'épaule, il hisse sur son dos la victime suffoquée et la tient suspendue, râlant et portant convulsivement les mains à son cou. Les compagnons du thug parisien, pendant ce temps, fouillent les poches, prennent tout ce qu'ils trouvent, barbottent l'homme, comme ils disent, le dépouillent, puis, desserrant la courroie, ils le laissent à terre, évanoui, mort quelquefois et s'en vont. Le coup est fait. C'est ce qu'on appelle, dans l'argot des bagnes et des prisons, « faire un père François, » et il parait que la chose n'est pas si rare qu'on le pourrait croire, Le Figaro, 04/12/1866 (Roland de L.) ●● coup du père François, genre d'agression où l'assaillant serre sa victime au cou avec une courroie, l'enlève de terre par-derrière et la maintient sur son dos, tandis qu'un complice la fouille, vol., 1868 et antérieurement ; hormis le crime, c'est le tout d'Arpin (lutteurs, 1874-1931), tour de tête pratiqué par Arpin, le « terrible Savoyard », illustre en 1852 (DHAF)
fréquence 027
registre ancien 9
registre actuel 6
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historique dernière modification le 2024-08-18 02:24 (+1891) r8 (diff)
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Citations
  • 1890 s'ils rouspètent, y a qu'à les faire en douceur, au père François. Tu sais, Crocodile, le coup du foulard ? source : 1890. Biribi
  • 1885 Pas son pareil pour la faire au père François ! source : 1885. En famille - Études d'argot, dans La Chair
  • 1899 en arrive au coup du père François, qui n'est à peu près qu'un simulacre d'assassinat fait pour effrayer la victime source : 1899. L'amour à Paris - Nouveaux mémoires - L'Amour criminel
  • 1948 il voulait nous faire le coup du père Éternel, variante de celui du père François en plus carne. La père la Cérise, oui source : 1948. Ainsi soit-il
  • 1880 Moi, j'les f'sais au père François, me dit le deuxième. source : 1880. Souvenirs de prison et de bagne
  • 1880 J'allais, moi, côte à côte avec un condamné qui avait travaillé au père François sur les boulevards extérieurs. source : 1880. Souvenirs de prison et de bagne
  • 1912 Leur coup classique [aux professionnels de l'attaque nocturne] est le coup du père François. On peut l'exécuter au moyen d'un foulard, d'un simple mouchoir ; mais le dernier mot de l'art est la tresse de cuir, solide, facile à dissimuler, et que deux poignées adroitement conditionnées mettent bien en main. L'opérateur attaque sa victime par derrière, en lui laçant la lanière par-dessus la tête, de façon à le prendre sous le menton. Il la soulève de terre, en s'arcboutant sur ses jarrets source : 1912. Les plaies sociales. La Pègre
  • 1935 à des bourgeois cousus d'or, à des princes et des comtes pourris de bijoux et contre-révolutionnaires par-dessus le marché, faire le coup du père François, c'est pain bénit. source : 1935. Mer Noire

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Chronologie et sources

coup du père François existe depuis 1866 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Ces spécialistes [de l'étranglement] ont donné à leur art un nom singulier ; dans le langage des forçats cela s'appelle le coup du père François – et voici de quelle façon la chose se pratique : Ils vont par bandes de quatre ou cinq, la nuit, par les quartiers déserts, guettant les passants attardés. La nuit est sombre, les sergents de ville sont loin, ils veillent. L'un des pères François, le plus fort, tient une courroie, terminée à une de ses extrémités par une boucle dont le tourillon a été enlevé, la lanière de cuir glisse donc-librement, formant un noeud coulant qui se rétrécit avec facilité. Un homme passe, ce sera la victime. Les étrangleurs lui barrent le passage et l'entourent. Celui qui tient la courroie jette par derrière, autour du cou du malheureux, cette cravatte de cuir et tire. Puis, d'un brusque mouvement d'épaule, il hisse sur son dos la victime suffoquée et la tient suspendue, râlant et portant convulsivement les mains à son cou. Les compagnons du thug parisien, pendant ce temps, fouillent les poches, prennent tout ce qu'ils trouvent, barbottent l'homme, comme ils disent, le dépouillent, puis, desserrant la courroie, ils le laissent à terre, évanoui, mort quelquefois et s'en vont. Le coup est fait. C'est ce qu'on appelle, dans l'argot des bagnes et des prisons, « faire un père François, » et il parait que la chose n'est pas si rare qu'on le pourrait croire, Le Figaro, 04/12/1866 (Roland de L.) ●● coup du père François, genre d'agression où l'assaillant serre sa victime au cou avec une courroie, l'enlève de terre par-derrière et la maintient sur son dos, tandis qu'un complice la fouille, vol., 1868 et antérieurement ; hormis le crime, c'est le tout d'Arpin (lutteurs, 1874-1931), tour de tête pratiqué par Arpin, le « terrible Savoyard », illustre en 1852 (DHAF)

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Chronologie

1866 1935 1912 1894 1901 1897 1917 1890 1908 1909 1911 1912 1885 1923 1899 1927 1899 1955 1955 1920 1948 1951 1899 1901 1926 1917 1880 1911

Sources
Discussion (compléter)

Pour moi, à entendre mes parents, tout deux élevés en région parisienne dans les années 30, et familier de l'argot en ce qui concerne mon père, "faire le coup du père François" à quelqu'un, un animal, voulait simplement dire le tuer.
Riton, 20/05/2024.

Bonjour. On trouve cette expression, et la description du 'coup', dans le journal Le Figaro (04/12/1866). Double clic au haut de la colonne 2. Le 14 août 2024, Roland de L.

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