Ne pas/sans (avoir le temps de) dire/crier/souffler/faire ouf. Sans (avoir le temps de) prononcer un mot, réagir. −C'est que c'est si désert par ici ! −(...) On serait assassiné avant d'avoir le temps de dire ouf ! (Hugo, Misér., t.2, 1862, p. 130). Pan, pan, aussi sec, mon poing dans chaque oeil (...), total, voilà le gros par terre, sans dire ouf (Queneau, Pierrot, 1942, p. 19) :
1. Ceux qui ne sont pas arrachés par les éclats sont assommés par le vent du machin, ou clabottent asphyxiés sans avoir le temps de souffler ouf. Barbusse, Feu, 1916, p. 232.
Au fig. Sans problèmes, sans difficultés :
2. Généralement, il est vrai, les nouveautés dont on s'alarme se passent fort bien. Les républicains les plus sages pensaient qu'il était fou de faire la séparation de l'Église. Elle a passé comme une lettre à la poste. Dreyfus a été réhabilité, Picquart ministre de la guerre, sans qu'on crie ouf. Proust, Temps retr., 1922, p.797.
Sans dire ouf. Sans piper mot. Est-ce-que Guillaume s'est jamais avisé de me cacher quelque chose, de rester des trois jours sans me dire ouf, et de babiller ensuite comme une pie borgne ? (Balzac, Mais. chat, 1830, p. 58). −(...) Il faut le distraire. −Le distraire ! Monsieur, vous ne le connaissez pas. Il a tué l'autre jour un homme sans dire ouf !... Rien ne le distrait (Balzac, Peau chagr., 1831, p. 292). (tlfi:ouf)