MARMELADE, subst. fém.
P. anal. État d'un objet, d'un corps écrasé, réduit en bouillie. Mon chapeau resta entre les mains ou plutôt entre les dents de l'ennemi. L'instant d'après, ce n'était plus rien qu'une pâte, une marmelade, une bouillie de chapeau ! (ABOUT, Roi mont., 1857, p. 216). Ce n'était plus un lion que Tartarin avait tué, c'étaient dix lions, vingt lions, une marmelade de lions ! (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 133).
En marmelade, loc. adv. et adj., fam. Synon. en compote.
[En parlant d'une pers., d'une partie du corps] Brisé, contusionné, meurtri. Gaspard, lui, ruminait : « Sale déveine !... Pour une fois que j'voyage à l'oeil, faut qu'j'aie la fesse en marmelade » (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 78). On ne pouvait faire un pas, dans certaines provinces, sans rencontrer (...) un Jugurtha mis en marmelade, par une sorte de colosse barbu (L. DAUDET, Sylla, 1922, p. 176). Assez bourlingué, Capitaine, je commence à avoir les plantes des pieds en marmelade (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 205).
Étymol. et Hist. 2. a) 1668 en marmelade fig. (LA FONTAINE, Fable, V, 8: une ruade qui ... met en marmelade les mandibules et dents) ; b) 1690 en marmelade « trop cuit » (FUR.) (tlfi:marmelade)