MOURON, subst. masc.
B. Arg. et pop.
1. Cheveux, et p. ext. poils. Cause à l'aut' (...) Si j'ai du mouron au cul, c'est pas pour t' serin! (STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p. 65).
2. Loc. verb. Se faire du mouron. Se faire du souci, s'inquiéter. Synon. se faire de la bile*, des cheveux* (blancs), du mauvais sang*. Dieu! avoua-t-elle, c'que j'ai pu me faire comme mouron pour lui. Avec tous ces Fridolins (...) j'avais le trac qu'y se mouille avec eux (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 126).
Prononc. et Orth. : 3. 1878 « cheveux » (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 62 : ne plus avoir de mouron sur la cage : « être chauve ») ; 4. 1948 se faire du mouron « se faire du souci » (LACASSAGNE, DEVAUX, Arg. « milieu », p. 247). Prob. empr. au m. néerl. muer, bot., néerl. muur, all. Miere, Meier, v. FEW t. 16, p. 571b. Le sens 4 est prob. issu du sens 3, cf. se faire des cheveux « se faire du souci ». Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. BALDINGER (K.). À propos de l'infl. de la lang. sur la pensée. R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 266. INÈS LOURO (J.). Estudo lexicológico do port. morugem e do fr. mouron. Boletim de Filologia. 1948, t. 9, pp. 151-173. (tlfi:mouron)
- Calque de : se faire des cheveux. (gb)
- Ce sens est prob. issu du sens mouron = cheveux, cf. se faire des cheveux « se faire du souci ». (TLFi)