CALOT(T)IN,(CALOTIN, CALOTTIN), subst. masc.
Pop., péj. Ecclésiastique, prêtre. La France râle, énervée, sous la botte du gendarme et la soutane du calotin ! (Flaubert, L'Éducation sentimentale, t. 1, 1869, p. 178).
− P. ext., fam. Partisan du clergé, clérical, dévot :
1. Je vais, je me lance, je parle en bons termes d'un vicaire, d'un ensoutané, et peut-être serai-je lu par des francs-maçons, des mangeurs de prêtres, qui vont encore me traiter de calotin. Coppée, Les Vrais riches, 1891, p. 8.
Adj., rare. Qui est propre aux partisans du clergé, aux dévots :
2. Il [Trouche] faisait sa toilette d'homme grave, essuyait de son visage marbré les hontes de la nuit, mettait une certaine cravate qui, selon son expression, lui donnait « l'air calotin ». Zola, La Conquête de Plassans, 1874, p. 1092.
Prononc. et Orth. : [kalɔtε ̃], fém. [-tin]. Calotin ds Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Dub. et Lar. Lang. fr. ; calottin ds Besch. 1845 ; calotin ou calottin ds Lar. 19e, Lar. encyclop. et ds Quillet 1965. Étymol. et Hist. I. Calotin 1717 « membre du Régiment de la Calotte (v. calotte, étymol. 1b) » (Sénecé, OEuvres choisies, 264 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 289) ; 1. 1724 Etats calotins (Mémoire intitulé Premières séances des états calotins, Babylone, 1724 cité par Dict. des Lettres du XVIIIe s.) ; 1787 régiment calotin (Caylus, OEuvres badines, XI, Lant., 58 ds IGLF) ; 2. 1780, 8 juin « prêtre, ecclésiastique » (Arch. du Cher, C 134 ds Ann. Révol., V, p. 613 cité par Brunot t. 6, p. 19) ; 1789 (Le Moniteur, t. 2, p. 551 : Il faut mettre tous ces b.... de calotins à la lanterne) ; 3. 1851 « partisan du pouvoir temporel des prêtres » (Land.). II. Calotine 1885 « dévote qui fréquente les prêtres » (P. Adam, Chair Molle cité par France). Dér. de calotte* ; suff. -in*, -ine*. Fréq. abs. littér. Calotin : 52. Bbg. Monnot (R.). Dat. nouv. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 224. (tlfi:calotin)
Calotin n.pr. WW- ø t. lex. réf. ; absent TLF.- "Membre d'une confrérie de plaisants" : BW5, FEW (17, 79b), ND3, PR[73], 1717 ; DG, déb. 18e.
1664 - «CALOTIN (les Amours de), Comédie en trois actes, en vers, de Chevalier, donnée en 1664, imprimée dans la même année, in-12 : mauvaise intrigue & mal amenée.» Mouhy, Abrégé de l'hist. du théâtre françois [...] précédé du dict. de toutes les pièces de théâtre jouées & imprimées, I, 74 (1780) - P.E.
1689 - «CALOTIN, Comédie sans nom d'Auteur, mise au Théâtre le 22 Août 1689 ; elle eut quatre représentations, & n'est connue que par les registres de la Comédie Françoise ; il paroît croyable que cette Piece est une reprise de la précédente, & que l'Auteur craintif a cru devoir taire son nom.» Mouhy, Abrégé de l'hist. du théâtre françois [...] précédé du dict. de toutes les pièces de théâtre jouées & imprimées, 74-75 - P.E. (bhvf:calotin)