Vieille taupe ou absol. taupe (péj.). Vieille femme désagréable par son étroitesse d'esprit, ses manœuvres perfides, etc. − Je voudrais bien que les demoiselles Mangebois eussent sur elle la même opinion. (...) − Qu'ont à voir ces deux taupes avec Isabelle ? (...) − (...). Elles ont demandé à être entendues de l'Inspecteur ; elles m'ont laissé supposer (...) une dénonciation (Giraudoux, Intermezzo, 1933, i, 3, p. 19). « Elle a encore réussi à s'y glisser, la vieille taupe », pensa Lucien Maublanc. C'était bien le septième faire-part où la mère Polant figurait (...). « Au moins, la chipie ne sera pas sur le mien (...) » (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 70).
5. Arg., vx. Prostituée, maîtresse d'un souteneur. La taupe [que le sublime a emmenée chez lui] l'apostrophe, elle est refaite, elle comptait sur cent sous, maintenant plus rien (Poulot, Sublime, 1872, p. 158). Malheur aux pantres [paysan, bourgeois] de province Qui flouaient la taupe à Navet ! (...) Souvent, lardé d'un coup de bince [couteau], Le micheton nu se sauvait (Richepin, Chans. gueux, 1881, p. 173).(tlfi:taupe)
- taupe n.f. non conv. PROSTIT. "personne de mauvaise vie" - TLF, cit. Poulot, 1872
- 1792 - «Pour ne pas croire, foutre, à cette vérité, ou en faire le semblant, il faut être fripon, taupe, ou de la bande des Ravaillacs. [...] je passai dans la rue St. Honoré, dans l'intention d'aller au vice pour appaiser la fureur où je m'étois mis ; voilà-t-il pas que je trouve près la porte du couvent des jacobins, une taupe, nommée Théroigne, que j'avois autrefois connue faisant des pratiques près de la halle au bled. Elle me racroche ; autant, dis-je en moi-même, en détacher avec celle-ci qu'avec une autre, et me laisse conduire.» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], n° 11, L'Alléluia du père Duchêne, 2 et 3-4 - P.E.
- Corr.FEW (13/I, 62a) (1808, D'Hautel)
- 1807 - «Taupe. Terme de mépris qui signifie courtisane, et vile prostituée.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 358 (Slatkine) - P.E. (bhvf:taupe)