4. Loc. pop. Manger des briques; bouffer, croûter, se caler, s'envoyer des briques (arg.). Se passer de manger, n'avoir rien à manger. Synon. pop. se serrer la ceinture :
7. Pourquoi qu'y en a qui sont-i les uns plus que les autres? Pourquoi qu'y en a qui ont tout ce qu'i veulent, tant qu'i veulent boire et manger, et les autres rien? C'est-i que je peux manger des briques, dis? Claudel, Tête d'Or, 2e version, 1901, p. 262.
Rem. On trouve dans la docum. manger, maquer des briques (à la) sauce (aux) cailloux (cf. M. Stéphane, Ceux du trimard, 1928, p. 134 et G. Esnault, Notes complétant et rectifiant « Le Poilu tel qu'il se parle », 1956). (tlfi:brique) /
- 81e t., 14-17 ; général ; briques n'est pas aussi limpide que cailloux : à travers les patois briques signifie fragments, miettes ; on peut croire aussi que briques est un remplaçant syn. de pavé dans manger du pavé (chercher en vain de l'ouvrage, Rigaud) ; enfin, Pric s'emploie actuellement comme syn. de rien (je n'entrave que pric) et en gascon Brigo est Rien du tout : on se demande donc si ce brigo, ou ce pric, ou tout au moins ces briques (fragments) ne sont pas l'origine de la série syssémantique (Esnault1919)