I. − Tomber qqn
A. − SPORTS (lutte). Vaincre un adversaire en lui faisant toucher le sol avec les deux épaules pendant un temps déterminé. Le roi des arènes avait devant lui le premier du genre, un farceur pétri de ruses, aussi robuste qu'agile, et que sa gibbosité prodigieuse rendait presque insaisissable. Il fallait cependant le prendre et le tomber réglementairement, ou s'exposer aux moqueries lancinantes de la foule, qui grommelait encore sur les gradins (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 226). [Autres sports] Battre l'adversaire. L. (confirme) sa grande valeur en « tombant » B [au tennis] (Encyclop. des Sports, 1924 ds Petiot 1982).
Arg. Tomber un mec. Le battre, le mettre à terre. (Ds Sandry-Carr. Lutte 1963).
B. − Pop. Séduire. Voilà-t-il pas que je tombe une rombière de la haute (Queneau, Zazie, 1959, p. 212). Lorsqu'il s'agissait de tomber les filles, l'écrivain arrivait en bonne position (...) après (...) les acteurs de cinéma (Ph. Djian, Maudit manège, 1988 [1986], p. 146).
Tomber les coeurs. Je pourrais t'en dire, des choses, mais cela ne changerait rien à ta nostalgie de ne pas être d'emblée le personnage-vedette, un riche, un qui tombe tous les coeurs, un qui fait rêver (O. Alberti, La Dévorade, 1985, p. 183).
− Empl. abs. Je tombais déjà comme un malade. C'était une période de polygamie frénétique (L'Est Républicain, Magazine dimanche, 9 avr. 1989, p. 13, col. 2). B. 1. 1853 « renverser un adversaire sur le dos » (E. Texier, Le Tableau de Paris, II, 295 ds Klein Vie paris. 1976, p. 229 : lutteurs vulgaires feignant de se tomber réciproquement) ; 2. 1860 « conquérir, séduire (une femme) » (Mémoires de Rigolboche, p. 176 : on tombe une brune sans grande peine) ; 3. a) 1860 « l'emporter sur » (ibid., p. 31: sa danse tombe la mienne); b) 1862 fig. « triompher de » (Augier, Fils Giboyer, p. 48: tomber le philosophe). (tlfi:tomber)