|

décrochez-moi ça (depuis 1839) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé (il y a 1 an) le 2024-03-15 23:35 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

décrochez-moi ça ⟦ décrochez-moi-ça ; décroche-moi ça ; □ acheter au décrochez-moi ça ⟧ #1839 #nom masc.

Marchand de vêtements, loueur d'habits, marchand d'habits d'occasion ; friperie, boutique de fripier ; le carreau du Temple ; sorte d'étal ; vêtements fripés que vendent les marchandes à la toilette, vêtement d'occasion ; □ acheter qqchose d'occasion, au Temple ou chez les revendeurs

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

  • 1877. L'Assommoir
    tandis que la belle toilette de madame Lorilleux, les effilés de madame Lerat, les jupes fripées de mademoiselle Remanjou, mêlaient les modes, traînaient à la file les décrochez-moi ça du luxe des pauvres.
  • 1882. Paris horrible & Paris original
    Vraiment c'est misère de voir là des fillettes de quatorze à quinze ans, à peine vêtues de haillons achetés chez les « décrochez-moi ça » du quartier
  • 1888. Césarine
    et, pour armes, des fusils de tout système et de tout calibre, distribués comme au décrochez-moi-ça d'un arsenal en déconfiture
  • 1889. L'ami du commissaire
    Heureusement, La Villette ne manque pas de marchands d'habits. Au premier décrochez-moi ça, Philidor acheta une chemise propre qu'il revêtit immédiatement, il prit un pantalon chez un second
  • 1900. Mémoires de Rossignol
    Dans la première [salle], assez petite, se dresse un comptoir, en face duquel un banc est réservé « aux dames ». Quelles dames, mes enfants !… Un lot de vieilles gueules ridées, fardées, ratatinées, à la voix de rogomme. Vrai ramassis du rebut de la prostitution dans le quartier Maub, avec des toilettes provenant de la Morgue et des « décrochez-moi ça ».
  • 1960. Du mouron pour les petits oiseaux
    Ses fantoches avec Jojo, elle les travestit pas au décrochez-moi ça du sentiment
  • 1976. Un septennat policier - Dessous et secrets de la police républicaine
    il me fallait louer quelques tenues complémentaires chez les spécialistes du «décrochez-moi ça», rue Saint-André-des-Arts
  • 2004. Une guerre au couteau. Algérie 1960-1962, un appelé pied-noir témoigne
    Ce désaccord vestimentaire était très mal vu des « képis ». La cavalerie devait se distinguer par sa bonne tenue et ne pas imiter les « voyous » qui s'habillaient au décroche-moi ça.

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

décrochez-moi ça existe depuis 1839 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● je vas au Temple trouver les Décrochez-moi ça, Burat et Didier, Le Bonheur sous les toits, 1839 (gb) ●● fripier, A. Bourgeois et Brisebarre, Les Maçons, 1842 ; vêtement d'occasion, Zola, Assommoir, 1877 (TLFi)

→ Tous les mots de 1839

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1839 1866 1877 1900 1907 1894 1897 1890 1888 1960 1882 1927 1927 1982 1923 1946 1948 1993 1901 1976 1889 2004

1400150016001700175018001850190019502000

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

DÉCROCHEZ-MOI-ÇA, subst. masc. inv.
Pop., vieilli
A.− Friperie, vêtement d'occasion. La belle toilette de madame Lorilleux, les effilés de madame Lerat, (...) mêlaient les modes, traînaient à la file les décrochez-moi-ça du luxe des pauvres (Zola, Assommoir,1877, p. 443).
− Vx. Chapeau d'occasion pour femme (cf. Delvau 1883).
B.− P. méton. Boutique de fripier. Ah ! ce n'est pas ici [à Bouchir] le royaume des ravissants personnages qu'on admire sur les miniatures persanes, vêtus de soie et de turbans à aigrettes ! Rien que des vestons et redingotes, qui ont l'air de sortir d'un décrochez-moi-ça (Tharaud, Paris-Saïgon, 1932, p. 83).
Rem. On rencontre 2 ex. de Hugo sous la forme décroche-moi-ça, au sens de « crochet, porte-manteau » : Quelques planches sur tasseaux et un décroche-moi-ça, où pendaient des choses mêlées (L'Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 156). P. métaph. Il [le poëte] voit la strophe éblouissante Pendre à ce décroche-moi-ça (Chans. rues et bois, 1865, p. 284).
Prononc. : [dekʀ ɔ ʃemwasa]. Étymol. et Hist. 1. 1842 « fripier » (A. Bourgeois et Brisebarre, Les Maçons, VIII ds Quem. Fichier) ; 2. 1847 « chapeau de femme d'occasion » (Féval, Fils diable, p. 238) ; 1877 « vêtement d'occasion » (Zola, Assommoir, p. 90). Composé de l'impér. de décrocher*, de moi* et de ça*. Bbg. Darm. 1877, p. 166. − Quem. 2es. t. 1 1970. − Sain. Lang. par. 1920, p. 103, 241. (tlfi:décrochez-moi ça)