C. − Cour., loc. adj. ou adv. (Être) à la traîne
1. (Être) à l'arrière d'un groupe de personnes en marche, en retard. Coureur à la traîne ; demeurer, rester à la traîne. Le V.C.L., Guillier en tête, atteint seulement la septième place et Souliac, Chabert, Solente et Ciesont « à la traîne » (L'OEuvre, 2-3 juin 1941). Gabriel regarde dans le lointain ; elles, elles doivent être à la traîne, les femmes c'est toujours à la traîne (Queneau, Zazie, 1959, p. 12).
− [P. méton.] Ma mère (...) qui chambardait d'une pièce à l'autre, avec sa guibole à la traîne (Céline, Mort à crédit, 1932, p. 375).
2. Au fig. (Être) incapable de progresser avec son groupe, (être) dépendant. Synon. (être) à la remorque. Entreprise à la traîne. [Les petits personnes] méconnaissant leur génie jusqu'à se mettre à la traîne, avec ce retard ridicule, de la niaiserie américaine et de la vulgarité parisienne (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 670). Ça les énervait ces charognes de me voir à la traîne. Pourquoi que je trouvais pas un boulot ? (Céline, Mort à crédit, 1932, p. 369).
III. − [Corresp. à traîner II A]
A. − Rare, fam. Action de traîner dans les rues, de s'attarder. Par les ruelles, les jeunes gens commençaient la traîne, interpellant les filles qui allaient par bandes (Aragon, Beaux quart., 1932, p. 155).
− Loc. adj. À la traîne. Je parlais aux gonzesses à la traîne (Céline, Mort à crédit, 1932, p. 363).
B. − Fam., loc. adj. ou adv. [En parlant d'inanimés] (Être) à la traîne. (Être) à l'abandon, en désordre. Il n'aurait pas fallu en laisser une seule boîte [de cassoulet] à la traîne, entamée, elles [les fourmis] auraient fait entrer alors la race entière des fourmis rouges dans la case (Céline, Voyage, 1932, p. 225).
2. 1888 être à la traîne « en retard, en arrière d'un groupe de personnes » (Cignerol, Notes Bordachien, p. 124) ; 3. 1904 à la traîne « en désordre, à l'abandon » (Nouv. Lar. ill.). (tlfi:traîne)