RABOUIN, -INE, subst. et adj.
Arg. ou pop.
I. − Substantif
A. − Diable. Il s'agitait comme un rabouin dans un bénitier (La Petite lune, 1878-79, n°43, p. 2).
Prononc. et Orth. : [ʀabwε ̃], fém. [-in]. Lar. Lang. fr. : rabouin, raboin. Étymol. et Hist. 1. Ca 1741 raboin « diable » (comédiens d'apr. Esn.) ; 1800 rabouin (P. Leclair, Hist. brig. et assass. Orgères, p. 138) ; Empr. au fourbesque rabuino « diable » (cf. 1640, Oudin Ital.-fr. : Rabuino, en Jargon, le Diable) qui, comme l'ital. rabacchio « lutin » et le fr. rabas, rabat « id. » (att. du XVIe au XVIIIes., v. FEW t. 10, p. 2a), serait dér. du rad. onomat. *rab(b)- (cf. rabâcher) ; v. Prati, DEI et Hope, p. 449. Pour P. Barbier (Misc. X n o25) et FEW t. 10, p. 72a et 73a, l'ital. rabuino aurait été d'abord un des sobriquets du Diable et serait dér. de l'a. prov. raboi « derrière » (hapax ca 1210, Raimon de Durfort, Serventes, 42, éd. G. Contini ds Studi medievali t. 9, 1936, p. 231 ; texte de la famille des mss ital. Hikda ; cf. A. Jeanroy, Bbg. sommaire des chansonniers prov.) qui lui-même serait dér. de rapum « rave » (cf. aussi milanais rabbag, rabozz, noms du diable, FEW t. 10, p. 73a) ; pour Barbier, le mot a. prov. a dû signifier également « queue », la racine de la rave ayant été comparée à une queue (cf. esp. rabo « queue » et v. aussi Barb. Misc. VIII n°27) et le Diable aurait reçu en ital. ce surnom parce que la queue est l'un de ses traits les plus caractéristiques; pour FEW, loc. cit. et p. 71a et 74, notes 23 et 42, le surnom ital. du Diable aurait signifié « gros derrière » ; pour L. Lazzenini (ds Medioevo romanzo t. 8, pp. 346-349) le sème commun à derrière/sexe et diable serait celui de noir. Rabouin figure également ds le FEW comme mot d'orig. inc. (t. 23, p. 155a). (tlfi:rabouin)