B.− Au fig., fam.
1. Empaumer qqn.
a) Posséder l'esprit de quelqu'un en le séduisant. Empaumer les femmes, un homme. Quasi-synon. conquérir, enjôler, séduire. Robert a su se l'acquérir, comme il sait empaumer (ah ! le mot affreux !) tout le monde (Gide, École femmes, 1929, p. 1289). Cercueils sans ornements nous étions par le songe embaumés empaumés (Genet, Poèmes, 1948, p. 64) :
2. Elle me raconte une journée de fiacre avec Mme Meurice, où toutes deux, dans un élan de coeur, ont vu et empaumé Charles Blanc, enlevé presque de force au marchand de porcelaine Rousseau une commande d'une pièce importante, ont séduit la sèche Mme Simon, aux gants noirs percés, ont enfin conquis pour le graveur la place de conservateur de Sèvres. Goncourt, Journal, 1871, p. 726.
b) Prendre un avantage sur quelqu'un en le dupant. Je vais empaumer tous les boutiquiers de France et de Navarre (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 155). Et ça [Madame Robert] empaumait des chefs de bureau par des airs modestes, et ça refusait des soupers auxquels on lui faisait l'honneur de l'inviter, histoire de se poser en vertu ! (Zola, Nana, 1880, p. 1303).
− Se faire, se laisser empaumer. Notre cousine Receveur est une sotte qui s'est laissé empaumer (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1939, 2e part., p. 180). Et moi, défiant, je me laisse empaumer (Montherl., Lépreuses, 1939, 1re part., p. 1395).
3. 1659 « conquérir, enjoler (quelqu'un) » (Tallemant des Réaux, Historiettes, éd. A. Adam, II, 638-639, note ds R. Ling. rom., t. 36, p. 231 (tlfi:empaumer)
- empaumer v.tr. AFFECT. "enjôler" - L, DG, AD, PR[72], BW5, GLLF, 1662, Molière ; FEW (7, 510b), ND2, 1669, Widerhold. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1659 - «Depuis cela, Termes a tellement empaulmé le bonhomme Aubert qu'il ne jure que par luy [...]»Tallemant des Réaux, Historiettes, II, 638-9 (Paris, A. Adam, 1961) - R. L. rom., 36, 231. (bhvf:empaumer)