PASTIS, subst. masc.
B. Au fig., fam., région. (Provence). Chose complexe, inextricable, embrouillée, trouble. Synon. désordre, gâchis, imbroglio. Que se passe-t-il? (...) il y a que mon nom est sur la liste. Je dois passer au quatrième étage. Qu'est-ce que c'est que ce pastis? (CAMUS, Cas intéress., 1955, 7e tabl., p. 678). Il s'est fourré dans un drôle de pastis (COLIN 1971):
Alors, comme il y avait des appareils océanographiques à réparer, (...) tu comprends, ces appareils, on ne peut pas les réparer n'importe où. Il faut les ramener à ceux qui les ont faits. Parce que ça, c'est de la précision. C'est scientifique... scientifique... Un pastis terrible, quoi!
PAGNOL, Fanny, 1932, III, 3, p. 176.
Étymol. et Hist.1. 1916 « méli-mélo, gâchis, tracas; situation confuse, embrouillée » (sold. d'apr. ESN. 1966); 2. 1928 pastisse «boisson alcoolisée à l'anis» (LACASSAGNE, Arg. « milieu », p.151, donné comme mot de l'arg. marseillais); 1931 pastis « id. » (A. BRUN, Le Fr. de Marseille, p.120). Mot marseillais att. au sens de «méli-mélo, gâchis, tracas» en 1915 (sold. du Midi ds ESN.), issu de l'a. prov. pastis, pastitz « pâté » (XIVe-XVes. ds LEVY Prov.; et encore en usage dans de nombreux dial. du midi de la France, v. FEW t.7, p.750b), du lat. pop.*pasticium, dér. de pasta, pâte*. Pour les différents empl. de pastis au sens 1, v. ESN. Poilu 1919. Le sens 2 est issu du sens de « méli-mélo, situation confuse, embrouillée » p.allus. au trouble provoqué par l'eau versée sur cet alcool. Fréq. abs. littér.: 14. Bbg. GALL. 1955, p.235. SAIN. Sources t.3 1972 [1930] p.73. (TLFi) /
- Mot marseillais att. au sens de « méli-mélo, gâchis, tracas » en 1915 issu de l'a. prov. pastis, pastitz « pâté » (XIVe-XVes. ds LEVY Prov. ; et encore en usage dans de nombreux dial. du midi de la France, v. FEW t.7, p.750b), du lat. pop. pasticium, dér. de pasta, pâte. Le sens pastis=alcool est issu du sens de « méli-mélo, situation confuse, embrouillée » p.allus. au trouble provoqué par l'eau versée sur cet alcool (TFLi)
- Mot méridional (BAU1920) ; assez employé à Paris au temps de la première grande guerre, devient rare (BAU1951)
- mot provençal qui a obtenu le plus de vogue à l'armée. C'est un terme d'argot toulonnais et marseillais qui signifie ennui, chose désagréable. Le sens du mot pastitz en ancien provençal était pâté ; il s'est déprécié jusqu'à râclure de pétrin, d'où son emploi fig. Mot apporté en 1915 par les Provençaux du 163e d'inf. vite adopté ailleurs et rendu pop. par chanson du médecin-major Bonifay, orig. du Var (Dauzat1918)