VAMP, subst. fém.
A. − CIN. Rôle cinématographique représentant un personnage de femme fatale, souvent perverse et sans scrupules ; p. ext., actrice qui a le physique pour interpréter ce genre de rôle. Vamp des années trente. Pendant l'entre-deux-guerres les vamps peuplèrent les rêves de toute une génération. Pour elles, des hommes se ruinèrent ou se tuèrent. Contre elles, les ligues puritaines hurlèrent à la mort (Le Nouvel Observateur, 13 avr. 1966, p. 44, col. 2).
− En compos. Marilyn Monroe poupée lascive, blonde et satinée, à l'ombre de sa prestigieuse carrière de vamp-enfant (Télérama, 18 mars 1981, p. 31, col. 3).
B. − P. ext., fam. Femme fatale, irrésistible, belle et séductrice, généralement perverse et sans scrupules. Poignante inutilité de n'importe quelle femme, même cent fois plus belle, plus magnétique que Gina; les poètes seront toujours déçus par les vamps (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 358).
− P. métaph. Oui, mort le pauvre diable ! Encore une victime de l'Académie, cette vamp dévorante, toujours fiancée et toujours veuve (Arnoux, Rêv. policier amat., 1945, p. 233).
− En appos. Femmes vamp. Les frimas sont à notre porte et il faut songer à vêtir les futures mères pour l'hiver. Selon que vous soyez une mère enfant ou une mère vamp, nous vous avons choisi trois tenues (Le Point, 8 sept. 1980, p. 29, col. 1).
− P. plaisant. [À propos d'un homme] C'était [Dargelos] la vamp de l'école. Il nous éblouissait, nous écrasait, nous éclaboussait de son luxe moral et développait en nous ce fameux complexe d'infériorité (Cocteau, Portr.-souv., 1935, p. 112).
Prononc. et Orth. : [vɑ ̃:p]. Plur. des vamps. Étymol. et Hist. 1921 « femme fatale » (Cinémag., 9 sept., 29/1 ds Giraud 1956). Empr. à l'anglo-amér. vamp, abrév. de l'angl. vampire corresp. au fr. vampire*. L'angl. vampire, qui était empl. p. anal. pour désigner une personne se livrant au harassement et à l'exploitation des autres ou à diverses extorsions (NED), a servi à désigner une femme usant de ses pouvoirs de séduction pour exploiter les hommes (1903 vampire, 1911 vamp ds NED Suppl.2), d'où son empl. pour désigner un rôle cinématographique représentant ce type de personnage féminin (1918, ibid., s.v. vamp et vampire) et, p. ext. une actrice propre à l'interpréter, comme Theda Bara dont le rôle dans le film A Fool there was (1915) tiré de la nouv. de Rudyard Kipling The Vamp est peut-être à l'orig. de la propagation du terme (Ch. Ford, Histoire populaire du cinéma, 1955 ds Le Cin. amér., p. 247, note 2 ; cf. aussi Montv. Cin.1987). Fréq. abs. littér. : 11. (tlfi:vamp)