POULAILLER, subst. masc.
B. THÉÂTRE, fam. Galerie supérieure, très éloignée de la scène, où les places sont les moins chères. Synon. vieilli paradis. Le peintre qui siégeait aux stalles du bas, et l'étudiant en vareuse rouge qui nichait en haut, au poulailler, s'égosillèrent de plus belle (...), à la grande joie des spectateurs que la pièce ennuyait à mourir (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 16). [Dans le théâtre à l'italienne] la salle, axée verticalement, empilant ses étages, balcons et galeries, depuis le parterre jusqu'au poulailler, n'est plus conçue pour le spectacle (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 58).
P. méton. Public qui occupe cette galerie. La bataille continue ainsi, entre les acteurs, un immense public de l'orchestre et des loges, qui applaudit, et tout le poulailler, qui veut à force de cris (...) faire tomber la toile (GONCOURT, Journal, 1865, p. 224) :
2. Quand j'avais dix-huit ans (...), les trépignements et les ovations que la Traviata déchaînait au paradis, me faisaient sourire et hausser les épaules. Je juge aujourd'hui que j'étais un nigaud et que le poulailler ne se trompait pas en cédant à cette musique ravissante. MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 244.
Étymol et Hist. 3. 1834 théâtre « galerie la plus élevée où se trouvent les places les moins chères » (LAND.); 1865 « les spectateurs qui occupent ces places » (GONCOURT, loc. cit.) (tlfi:poulailler) /