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Bob.4913 

chineur (depuis 1847) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2024-01-09 02:20 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

chineur ⟦ chineur-brocanteur ⟧ #1847 #nom

Chiffonnier achetant sa marchandise (ne la récolte pas) ; marchand de peaux de lapin et qui achète tout (itinérant) ; brocanteur ; marchand d'habits d'occasion se fournissant de préférence auprès du personnel des hôtels de premier ordre ; qui court les rues pour acheter de vieux habits, acheteur chercheur de pièces rares ; homme qui court les ventes et achète aussi bien un Raphaël qu'un lot de fonte ; ramasseur ; marchand des rues ; colporteur ; emprunteur

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

  • 1883. Le Tableau de Paris
    les chineurs demandent de celle à deux sous, au guichet de leur Assommoir
  • 1860. Le métier du chiffon, dans Paris qui s'en va et Paris qui vient
    J'aurais pu vous faire faire connaissance avec des chineurs ou des trolleurs, mais j'ai préféré vous montrer la boutique d'un marchand en demi-gros
  • 1860. Le métier du chiffon, dans Paris qui s'en va et Paris qui vient
    Le chineur achète tout, depuis les cure-dents fatigués jusqu'aux galeries de tableaux, et il a toujours chez lui un Raphaël ou un Rembrandt
  • 1909. Les bandes noires - Étude sur l'exploitation des vendeurs, producteurs, négociants, etc. (Les Plaies Sociales)
    Des roublards, qui souvent n'avaient pas le sou dans leur poche, pauvres diables de chineurs, jaloux de leurs grands complices, ne s'avisèrent-ils pas d'aller prendre part à ce scrutin d'un genre particulier ?
  • 1909. Les bandes noires - Étude sur l'exploitation des vendeurs, producteurs, négociants, etc. (Les Plaies Sociales)
    tel autre a pignon sur rue, ou fermes en provinces, qu'on a connu menant la vie de misère du petit chineur dépenaillé, en quête de la moindre loque, du moindre objet de rebut, qu'il achetait et revendait à des prix de détresse
  • 1885. La hotte du chiffonnier
    le chineur est le type de l'aristocrate
  • 1885. La hotte du chiffonnier
    Au-dessus du placier se trouve le chineur. Celui-ci ne pique pas dans la rue et ne cherche pas son pain dans les boîtes à ordures ; le chineur ne ramasse pas, il achète ; c'est un commerçant
  • 1885. La hotte du chiffonnier
    C'est un vieux chineur qui tire péniblement une charrette informe dont les roues raccommodées en plus d'un endroit semblent devoir céder au premier choc qu'elles auront à subir
  • 1965. Guides puces
    chez les chineurs (les chiffonniers), c'est-à-dire ceux qui déballent encore leurs marchandises à même le sol tous les samedis matin à l'aube.
  • 1965. Guides puces
    Les meilleurs clients des chineurs sont les brocanteurs des marchés et les antiquaires parisiens.
  • 1965. Guides puces
    On appelle également « chineur » les habitués de Puces, ceux qui n'hésitent pas à fouiller pour trouver l'objet rare, la pièce unique
  • 1986. Rue Saint-Denis. Rites, personnages et secrets du quartier le plus chaud de Paris
    Les vrais chineurs peuvent encore découvrir quelques pièces rares qui ne leur son confiées par le vendeur qu'avec circonspection et après bien des palabres.
  • 1972. Les gangs de la ferraille
    À la base, grouillent les ramasseurs, les chiffonniers, les chineurs dans l'argot du métier. Ils collectent la ferraille « domestique », qu'ils revendent à un demi-grossiste qui fait un premier tri avant de la vendre à un grossiste.
  • 1972. Les gangs de la ferraille
    La ferraille collectée par les chineurs ne représente qu'une infime partie de ce que les gros achètent. L'essentiel de leurs ressources vient des déchets de l'industrie et de la récupération du matériel au rebut.
  • 1928. La racaille
    Ferraille-à-vendre, un biffin dégourdi […], un « placier » qui avait payé deux cents francs le droit de vider les boîtes des Galeries de la Belle Couturière, rue de Sèvres, et qui, après s'être établi chineur-brocanteur, à Montrouge, l'avait plaquée.
  • 1928. La racaille
    Et, aussi, que si, par hasard, on trouvait le fafiot de cent balles dans une poubelle, ça serait tout ce qu'il y a de robignol pour s'établir chineur. Oh ! ce rêve ! Chineur, avec une carriole, un bourriquet, à soi, faire la ferraille et la peau de lapin.
  • 1867. Les chineurs
    Le marchand d'habits d'occasion appelle chineur le confrère ambulant qui exploite plus particulièrement les hôtels de premier ordre, fait commerce d'amitié avec les valets de chambre des riches étrangers ou des fils de famille qui grignotent leur patrimoine. À ces liaisons peu dangereuses, le chineur, – s'il est habile […] emporte sous son bras, moyennant deux petits écus, ou un pantalon édité par Alfred, le fort ténor des tailleurs parisiens, ou un gilet sorti du cerveau de Chevreuil, ou un habit trouvé par Dusautoy durant une nuit d'insomnie… En un mot, le chineur est un frelon…
  • 1909. Quelques métiers urbains de simple récolte
    Les vêtements, comme la nourriture, leur sont presque toujours donnés ; cependant ils se plaignent d'une diminution « dans la brocante », ils accusent de cette diminution le « chineur » ou brocanteur qui va à domicile pour acheter les vieux habits et les chiffons.
  • 1909. Quelques métiers urbains de simple récolte
    L'industrie de ce dernier, que l'on confond quelquefois avec le chiffonnier « biffin » ou récolteur, s'exerce sur les mêmes objets ou tout au moins sur une partie de ces objets ; mais le mode d'acquisition est tout à fait différent ; le « chineur » ne ramasse rien, il achète tout. C'est pour cela, du reste, que les biffins lui reprochent de leur nuire
  • 1909. Quelques métiers urbains de simple récolte
    Le chineur achète pour revendre ; c'est donc un commerçant ; et cela suffit pour qu'il soit absolument différent du biffin. Les chineurs-brocanteurs sont tous Juifs ou Auvergnats, et parmi ces derniers la plupart, me dit-on, du canton d'Ardes (Puy-de-Dôme). Au contraire, parmi les biffins ou chiffonniers-récolteurs, il n'y a jamais d'Auvergnats ni de Juifs.
  • 1933. Filles à matelots
    Oh ! moi, j'ai pas rigolé tous les jours non plus, tu sais ! Mon père et ma mère étaient « chineurs » et on vivait à six dans la roulotte.

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

chineur existe depuis 1847 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● 1847 (GR)

→ Tous les mots de 1847

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1847 1866 1909 1933 1867 1883 1901 1917 1981 1860 1909 1920 1954 1885 1951 1901 1901 1965 1986 1872 1972 1928

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi