Citations relevées dans “Les chineurs” (1867)
Cette page réunit toutes les citations relevées dans Les chineurs, avec l'entrée qui y est attachée.
- En littérature, on dit d'un homme de lettres épuisé, surmené, qu'il n'a plus rien dans le ventre. Ce qui semblerait indiquer que messire Gaster seul préside aux émouvantes élucubrations de nos plus féconds pondeurs de copie. – (ne plus rien avoir dans le ventre, pondeur de copie)
- En argot de coulisses, on dit d'un acteur qui ne sait pas lancer le mot, qui ne brûle pas les planches, qui n'a pas le diable au corps, qu'il manque de zinc… – (brûler les planches, avoir le diable au corps, 79317, zinc)
- En argot de galanterie, on dit d'une drôlesse qui, sans savoir lire ni écrire, a réduit à la mendicité une demi-douzaine de fils de millionnaires, qu'elle a du chien… – (chien)
- En argot d'atelier, un ouvrier qui déserte l'atelier pour courir les cabarets rejette la cause de son inconduite sur le poil qu'il a dans la main… Hélas ! trois fois hélas ! ce poil dans la main sévit aussi dans la classe des gens de lettres. On ne le coupe jamais, ce poil malencontreux – (poil dans la main)
- cette langue chaude, imagée, colorée, que le peuple crée au jour le jour, langue épicée peut-être, forte en gueule (ô Molière !), mais saupoudrée de sel gaulois, d'atticisme, de fine gouaillerie, une langue qui court les rues, les ruelles, et qui fait fi du qu'en dira-t-on ? – (qu'en-dira-t'on)
- Le marchand d'habits d'occasion appelle chineur le confrère ambulant qui exploite plus particulièrement les hôtels de premier ordre, fait commerce d'amitié avec les valets de chambre des riches étrangers ou des fils de famille qui grignotent leur patrimoine. À ces liaisons peu dangereuses, le chineur, – s'il est habile […] emporte sous son bras, moyennant deux petits écus, ou un pantalon édité par Alfred, le fort ténor des tailleurs parisiens, ou un gilet sorti du cerveau de Chevreuil, ou un habit trouvé par Dusautoy durant une nuit d'insomnie… En un mot, le chineur est un frelon… – (chineur)
- le chineur, – s'il est habile, – c'est-à-dire q'il a ou du zinc, ou du chien, ou quelque chose dans le ventre, emporte sous son bras, moyennant deux petits écus, […] – (zinc, ne plus rien avoir dans le ventre, chien)
- En littérature, nous avons aussi nos chineurs, qu'il ne faut pas confondre avec les démarqueurs de linge. Le démarqueur de linge, comme les pêcheurs de perles sur la côte de Coromandel, plonge tête baissée dans une vieille publication oubliée, dans une Revue enterrée depuis vingt ans, et reparaît à la surface de l'eau, comme Camoëns tenant ses Lusiades, avec un article, un feuilleton, une nouvelle qu'il signe carrément de son nom. Le procédé est bête, niais, et réussit à peine une fois sur dix… – (79318)
- Le chineur littéraire est plus habile. Comme son confrère de l'industrie, il cherche un article d'occasion, et commence, une fois qu'il l'a trouvé, sa petite lessive. Il lave sa trouvaille au Panama, la dégraisse du nom des personnages. Il y met un collet neuf, en changeant le lieu de l'action. Si la scène primitive se passe dans la Normandie, le chineur la transportera dans le Poitou. – (79319)
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