Se mettre en frais. Faire des dépenses inhabituelles et considérables dans une occasion donnée ; au fig. faire des efforts particuliers, notamment pour plaire. Cependant la maison de l'Estorade s'était mise en frais (...) pour ce dîner, qui nous a été servi dans une vieille argenterie noire et bosselée (Balzac, Mém. jeunes mariées, 1842, p. 179). Vous ne cessez pas d'être étourdissant. Vous le serez, hein ? Je suis content que vous veniez. Vous vous mettrez en frais, dites, vous nous amuserez, vous (Renard, Monsieur Vernet, 1904, I, 8, p. 231).
P. ell., rare. Cet affreux homme se fait aimable à tous, surtout en frais pour ceux qu'il connaît le moins (Colette, Cl. s'en va, 1903, p. 8).
Se mettre en frais de + subst. Se mettre en frais d'amabilité, d'éloquence. Quand on se met une fois en frais d'idéal, il est plus simple de ne pas s'arrêter à mi-chemin dans ses souhaits d'ambition (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 1, 1851, p. 68). Si, la première fois, elle s'était mise en frais de sourires pour le recevoir, c'était par une coquetterie instinctive de petite fille (Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 186).
Péj. [À la forme impér. et négative] S'efforcer en pure perte (de faire quelque chose). Eh, monsieur, ne vous mettez pas en si grands frais de sensibilité (L.-B. Picard, Charlatans, t. 8, 1821, p. 491). Ne vous mettez pas en frais de phrases polies (...) pour moi, je ne parle pas ou je suis sincère (Stendhal, Rom. et nouv., t. 2, 1842, p. 277). (tlfi:frais)