2. P. méton. État d'une personne qui souffre de l'absence de quelque chose; besoin. C'est sa soif même, c'est ce manque à quoi tient Amiel. D'instinct, il hait la source qui prétend lui rendre inutiles toutes les autres sources (Mauriac, Essais psychol. relig., 1920, p. 73). Je soupirai, je me laissai aller en arrière contre le dossier de ma chaise, avec l'impression d'un manque intolérable (Sartre, Nausée, 1938, p. 127) :
2. Mères et nourrices n'ont pas pour ses parties génitales [de la petite fille] de révérence ni de tendresse ; elles n'attirent pas son attention sur cet organe secret (...) en un sens, elle n'a pas de sexe. Elle n'éprouve pas cette absence comme un manque; son corps est évidemment pour elle une plénitude... Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 18.
− En partic. [Chez les toxicomanes, les alcooliques] État très pénible dû à la privation de drogue, d'alcool. État de manque. À présent, [devenue morphinomane invétérée], pour être certaine de ne pas souffrir du manque, [elle détaillait du stupéfiant pour un demi-grossiste] (Le Breton, Razzia, 1954, p. 128). Il faut se dépêcher, je dois sortir, je suis en manque, j'ai besoin de ma drogue (Le Nouvel Observateur, 8 août 1981, p. 42) :
3. Après avoir bu, Léopold connaissait un moment de détente, d'allégresse (...). Mais rapidement, son humeur s'altérait. Il éprouvait à nouveau l'irritante sensation du manque. Ses mains fébriles cherchaient le verre, la bouteille, et il ne tenait pas en place. Aymé, Uranus, 1948, p. 150. (tlfi:manque)
- manque n.m. TOXIC. "privation brutale d'une drogue dont on est dépendant" - TLF, cit. Le Breton, 1954 ; DArg., cit. Galland ; GLLF, GR[85], mil. 20e. • avoir un manque loc. verb. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
- 1939 - «Est-ce que je sais, moi, les imprudences dont il est capable quand il a un manque ?» J. Vertex, La Drogue et son milieu, 105 (Rouen, éd. Maugard) - P.R. (bhvf:manque)