PEIGNÉE, subst. fém.
A. − Pop., fam. Volée de coups. Synon. raclée, rossée, volée. Donner, flanquer une peignée à qqn ; recevoir une peignée ; se donner, se foutre une peignée. Alors, on se trépignait dans la chambre vide, des peignées à se faire passer le goût du pain. Mais elle finissait par se ficher des dégelées comme du reste (Zola, Assommoir, 1877, p. 751). On parle des peignées homériques entre les soeurs de Gautier et la Grisi, d'entre lesquelles s'échappait Gautier, les laissant placidement continuer à s'arracher les cheveux (Goncourt, Journal, 1895, p. 876). À l'ordinaire j'étais calme, plutôt trop doux, et je détestais les peignées, convaincu sans doute que j'y aurais toujours le dessous (Gide, Si le grain, 1924, p. 408). V. fouailler ex. 1.
Prononc. et Orth. : [pε ɳe], [pe-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. V. peigner. Fréq. abs. littér. : 79. Bbg. Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de Philol. fr. 1932, t. 45, p. 31. (tlfi:peignée)
- peignée n.f. non conv. ACT. OBJET "correction" - L, DG (néol.), ø d.
- 1797 - «L'armée t'aime parce que tu ne boudes pas pour foutre à gogo une peignée bougrement roide à tous les autrichiens de Paris.» Le Père Duchêne ou le défenseur de la Constitution, n° 13, 2 - P.E.
- 1807 - «PEIGNEE (Donner une) n'est pas français ; mais on dit familièment [sic] Peigner pour Maltraiter, battre.» J.F. Michel, Dict. des expressions vicieuses, 149 (Nancy) - P.E.
- Corr.FEW (8, 107b), GLLF, Lex.[79], GR[85], TLF (1808, D'Hautel)
- 1807 - «PEIGNEE. Pour batterie, dispute, rixe, querelle où l'on en vient aux coups. Ils se sont donnés une bonne peignée. Pour, ils se sont battus ; ils se sont arrangés comme il faut.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 212 (Slatkine) - P.E. (bhvf:peignée)