EMBOUCANER, verbe.
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A.− Emploi intrans. Sentir mauvais, puer. Ah! triste chose que l'humanité. Incarcérée, elle ne sent pas la rose, dehors libérée, elle emboucane, elle fouette à vomir (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 221).
B.− Emploi trans. Importuner par son odeur :
... j'ai été réveillé par la relève du 129equi a passé par là. Pas par le bruit, par l'odeur. Ah! tous ces gars avec leurs pieds à hauteur de ma gueule. (...) et c'est heureux (...) qu'ils m'ont réveillé en m'emboucanant. (...) j'ai ouvert les carreaux juste à temps pour me cramponner à ma toile de tente (...) qu'un de ces fumiers-là parlait de m'grouper. Barbusse, Le Feu, 1916, p. 13.
Étymol. et Hist. 1878 « sentir mauvais » (Rigaud, Dict. jargon paris., p. 129). Orig. obsc. ; prob. altération de emboconner « empoisonner, puer » (cf. FEW t. 1, p. 582b), dér. avec préf. em- (en-*), dés. -er de boucon*, sous l'infl. de boucaner « faire le bouc » (v. boucan2), le bouc étant connu pour sa mauvaise odeur. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 193. − Sain. Lang. par. 1920, p. 379. (tlfi:emboucaner)
- emboucaner v.intr. non conv. PERCEP. "sentir mauvais" - E, 1866 ; TLF, 1878, Rigaud ; FEW (1, 588b), ø d.
- 1884 - « Pas possib', mon garçon, avez ch... dans vot' culotte pour emboucanner de c'te façon ? » G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 290 (s.l.n.d.) - G.S. (bhvf:emboucaner)