B. − (En) solo, loc. adj. et adv.
1. MUS. En tenant la partie de soliste. Francisello commença à jouer le violoncelle en solo [jusqu'alors il ne servait que pour l'accompagnement] Quantz, qui l'entendit à Naples, en 1725, en parle avec enthousiasme (Grillet, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 152). Le chant en solo, si modelé sur la nature qu'en soit le tour, ne peut exprimer assez (Lasserre, Philos. goût mus., 1922, p. 51).
− P. ext. (Spectacle en) solo. Spectacle assuré par un seul artiste. (Dict. xxe s.). Synon. one man show (rem. s.v. show).
2. P. anal., ALPIN. En solitaire, sans secours ni aide extérieure. Robbins écrivit également: ,,L'escalade solo est comme un grand miroir, une façon de s'explorer soi-même`` (La Montagne et alpinisme, n°92, 1973, p. 38 ds Quem. DDL t. 27). Le plus bel exploit de cette époque est gravé dans la face nord du Cervin, où Walter Bonatti a tracé une voie nouvelle en solo et en hiver (1965) (Le Monde dimanche, 21 juin 1981, p. XV).
P. ell., empl. subst. fém. Tu sais que j'aime les longues traversées comme la solo à 7 000 m qui m'avait permis de relier le Noshaq au Gumbaz et qui m'a laissé des impressions très fortes de plénitude, de calme, de grande aventure (La Montagne et alpinisme, n o94-95, 1973, p. 130 ds Quem. 1981, loc. cit.).
3. Arg., adj. inv. Seul. − Mes casses, Jeannot, c'est solo que je les ai surtout faits, pasque les associés, tu comprends... Je comprends et j'enregistre son geste déçu! − C'est solo ! (J. Genet, Miracle de la rose, 1947, p. 245 ds Cellard-Rey 1980).
1740 mus. subst. plur. soli (Ch. de Brosses, Lettres familières sur l'Italie, éd. Y. Bezard, t. 2, p. 360) ; 1765 sing. solo (Encyclop.) ; 1834 id. adj. inv. (Fétis, La Musique mise à la portée de tout le monde, p. 383 ds Quem. DDL t. 25) ; 1877 au fig. en solo (A. Daudet, Nabab, p. 45 : leur brouhaha [...] de bavardages particuliers où la voix de l'orateur se détache en solo) (tlfi:solo)
- solo adj. d'apr. ital. MUS. - FEW (12, 80b), GLLF, 1842, Compl. Acad. ; L, R, Lex.[79], PR[82], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1834 - «Ce mot s'applique aussi à l'artiste qui [...] joue les solos écrits pour son instrument ; ainsi on dit un violon solo, un violoncelle solo, etc.» Fétis, La Musique mise à la portée de tout le monde, 383 (Paulin) - P.E.
- solo adj. ALP. - TLF, cit. La Montagne et alpinisme, 1973 (même texte).
- 1973 - «Robbins écrivit également : 'L'escalade solo est comme un grand miroir, une façon de s'explorer soi-même.' Cette idée, d'ailleurs déjà ancienne, est issue en droite ligne des idéologies qui puisent leur substance dans les philosophies de l'est, revues et corrigées en Californie.» La Montagne et alpinisme, numéro 92, 2, 38 - C.T.
- solo (en -) loc. adv. ALP. - TLF, cit. Le Monde dimanche, 1981 ; GR[85], ø d.
- 1959 - «Grand Capucin. La face est a été gravie de nombreuses fois pendant l'été. Elle a été escaladée en solo par M. Gino Buscaini, de Varese, les 23-25 juin 1959 [...]» La Montagne et alpinisme, numéro 24, oct., 137 - C.T.
- 1967 - «[...] quelque chose... n'importe quoi... Je me décorde en pensant pouvoir sortir en solo chercher de l'aide.» La Montagne et alpinisme, numéro 65, déc., 163 - C.T. (bhvf:solo)