SAUTE-RUISSEAU, subst. masc.
Jeune clerc chargé des courses, dans une étude de notaire ou d'avoué. Le saute-ruisseau est généralement (...) un garçon de treize à quatorze ans, qui dans toutes les études se trouve sous la domination spéciale du principal clerc, dont les commissions et les billets doux l'occupent tout en allant porter des exploits chez les huissiers et les placets au palais (Balzac, Chabert, 1832, p. 6). Du saute-ruisseau au patron [maître Beynaud] régnait un respect dévotieux pour la fortune acquise (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 381).
− P. ext. Jeune garçon de course, commissionnaire. Le saute-ruisseau d'un directeur de journal (...) réclame la suite du manuscrit (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 27).
Prononc. et Orth. : [sotʀ ɥiso]. Att. ds Ac. dep. 1878. Inv. selon Lar. Lang. fr. et Rob. 1985. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 254 : un saute-ruisseau, plur. des saute-ruisseaux. Étymol. et Hist. 1. 1791 « agent de spéculateur » (Hébert, Le Père Duchesne, n°85, p. 7 ds Quem. DDL t. 32). 2. 1822 « petit clerc » (Michelet, Mémor., p. 200) ; 3. 1867 « commissionnaire » (Baudel., loc. cit.). Comp. de saute, forme verbale de sauter* et de ruisseau*. Fréq. abs. littér.: 24. (tlfi:saute-ruisseau)
- saute-ruisseau n.m. péjor. FIN. "agent de spéculateur" - FEW (11, 116b), GLLF, GR[85], 1796. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1791 - «[...] ils ne vouloient pas avoir pour capitaine un saute ruisseau dont ils avoient droit de se plaindre.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 85, 7 (EDHIS) - P.E.
- saute-ruisseau n.m. MÉTIER "clerc de notaire" - TLF, 1822, Michelet ; FEW (11, 116b), GLLF, DHR, 1832, Balzac. • sauteruisseau - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1794 - «Les Clërcs delicats des Notaires, ét même leurs Sauteruisseaux, représentent qu'ils sont accoutumés à une vie molle, qui les rend incapables de soutenir les fatigues de la guerre.» Restif de La Bretonne, Les Nuits de Paris, t. 8, 2e nuit surnuméraire, 510 ; cf. 511 (Paris) - R.R. (bhvf:saute-ruisseau)