Perdre sa salive. Parler en vain, sans réussir à convaincre. − Si tu sauves Madeleine, mon bon dab, tu peux bien me... − Ne perdons pas notre salive, dit Jacques Collin d'une voix brève. Fais ton testament (Balzac, Splend. et mis., 1847, p. 575). Inutile, monsieur, dit Rouletabille, de perdre votre temps et votre salive, je vous attendais ! (G. Leroux,Roul. tsar, 1912, p. 153).
Dépenser sa salive/de la salive, user sa salive (à)/de la salive. Parler d'abondance et inutilement, perdre son temps à parler. Au lieu d'user votre salive à haranguer quatre crétins de votre bande, qui ne sont bons qu'à souffler et racler sur des morceaux de bois, ne feriez-vous pas mieux de vous adresser au grand public ? (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 415). Il usa de la salive en pure perte. Il eut beau haranguer séparément le père et la mère Kernéis et les exciter à lancer leur fille contre Thomas, qu'il prétendait amoureux fou de Scolastique, il ne réussit qu'à les buter (Queffélec, Recteur, 1944, p. 144). V. baratin ex. 2.
Économiser, épargner, garder sa salive (p. plaisant.). Éviter de parler en vain, se retenir. Je la reconnaissais [Munich] (...) au système par lequel les conducteurs de tramway épargnent leur salive pour distribuer les billets (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 84). M'avez-vous entendu, Pasquier ? reprit Schleiter imperturbable. Nous parlions de votre frère Joseph, le jeune et brillant financier. Laurent fit front, une seconde. −Gardez votre salive, Schleiter : mon frère doit passer, dans un instant. Vous l'allez voir en personne (Duhamel, Nuit St-Jean, 1935, p. 105). (tlfi:salive)