CAGIBI, subst. masc.
Fam. Local de petite dimension à usage de rangement (cf. abri, appentis, débarras, réduit). Le cagibi aux outils (H. Bazin, La Tête contre les murs, 1949, p. 16). Dans un cagibi (...) reposaient des générations de bottes et de bottines (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 77).
− P. ext. Pièce exiguë, réduit aménagé pour qu'une personne y habite ou y travaille (cf. cage II A 1). La salle était aux trois quarts déserte. Le garçon à l'office. La caissière enfermée dans son cagibi (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 75).
Rare. Appartement très petit. Tu connais mon cagibi de la rue Vavin : trois pièces, dont la cuisine (L. Daudet, Phryné, 1937, p. 27).
Prononc. et Orth. : [kaʒibi]. Se trouve pour la 1re fois ds Lar. 20e. Étymol. et Hist. 1911 (Gide, Isabelle, p. 623). Mot dial. de l'Ouest (Orain : cagibi, hangar, appentis de décharge ; Verr.-On. : cagibit, syn. de cabigit, cabagit, cabagetis « méchante cabane, cahute » ; J. Rougé, Le Parler tourangeau, Paris, 1912 : cabgit « petite maisonnette dans les champs »), issu par métathèse de cabigit, cabagit « cahute » (Verr.-On.) forme apocopée de cabagitis (dial. d'Alençon d'apr. FEW t. 2, 2, p. 242), issu par assimilation de cabagétis, v. cabajoutis. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Coindreau (R.). L'Argot de l'Éc. navale. Vie Lang. 1961, p. 64. − Pohl (J.). La Maison ds les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 81. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 41. (tlfi:cagibi)
- cagibi n.m. HABITAT - Lex.[75], v. 1900 (?) ; TLF, 1911, Gide ; PR[77], 1914 ; FEW (2, 242b), en 1920, Bauche (non conv.) et depuis 1922, Lar. ; R, GLLF, déb. 20e.
- 1902 - « - A qui la faute ? Si vous m'aviez écoutée, je serais votre maîtresse, mussée bien tranquille dans un petit rabicoin ...-Rabicoin? - Oui, dans un petit cagibi quelconque, loin de tout votre monde, et vos réceptions suivraient leur train accoutumé.» Willy, Claudine en ménage, 97 (Mercure de France) - M.C.E. (bhvf:cagibi)