B. − Loc. verb., fam., vieilli
1. Envoyer qqn (faire, se faire) lanlaire. Envoyer au diable, envoyer promener (une personne importune). La pièce lue, il a demandé quarante-huit heures, selon son expression, pour se rassembler. Koning, agacé, lui a adressé une lettre qui l'envoyait lanlaire (Goncourt, Journal, 1890, p. 1272).
2. Aller (se) faire lanlaire (le plus souvent à l'impér.). Aller au diable. Synon. aller se faire fiche (fam.), aller se faire foutre (vulg.). Maintenant qu'il avait pillé ses économies, elle pouvait bien aller se faire lanlaire, si bon lui semblait ! (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p. 122). De ce jour, tous ses devoirs furent oubliés (...). Lorsqu'une fillette a l'amour en tête, va te faire lanlaire ! (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 12).
Prononc. et Orth. : [lɑ ̃lε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1745 allez donc vous faire lanlere (Fougeret de Monbron, La Henriade travestie, p. 142). Mot d'orig. obsc. FEW t. 24, fasc. 139, p. 223a propose de décomposer (l)anlaire en en l'air* (cf. l'expr. paroles en l'air, d'où lanlaire(s) aux sens de « balivernes » et d'« individu méprisable » très vivant dans les dial.) et souligne, p. 227, n°2, que le problème du rapport possible entre ce mot et lanlaire « espèce de refrain qui marque le peu d'importance qu'on attribue à quelqu'un ou quelque chose » (1654, Scarron, OEuvres, 170 ds Richardson, s.v. laire-lan-laire) n'est pas résolu. Cf. aussi qu'ils s'aillent faire lanterner (Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir [ca 1610], chapitre général). Fréq. abs. littér. : 10. (tlfi:lanlaire)