rastaquouère & rastaqouère (1880)
#nom, adjectif
Escroc exotique, aventurier exotique séducteur, chevalier d'industrie, aventurier venu à Paris pour faire des dupes, type d'individu étranger et douteux gravitant dans les sphères de la bonne société
- "Dans l'opérette Le Brésilien, au Palais-Royal, Brasseur père jouait un personnage très voyant du pays, débarqué à Paris. Il commençait par apparaître à peu près nègre, avec un jeu de boucles d'oreilles et de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel étalées sur un gilet invraisemblable. Ensuite il ouvrait la bouche et faisait sonner ces syllabes effrayantes comme une grêle d'orage sur des vitres : Astaquer bonastaquer, finalement rastaquouere, qui n'étaient pas dans le texte. Le lustre en trembla, mais cette cascade fit rire toute la salle. A la sortie, spectateurs et spectatrices, dans les restaurants et les cafés, popularisèrent ce vocable bruyant. Conséquence, le surlendemain plusieurs membres distingués de la colonie brésilienne s'émurent, se portèrent au Palais-Royal et sifflèrent Brasseur. Leur légation, en même temps, faisait entendre des doléances au quai d'Orsay. La censure intervint, et la direction du Palais-Royal força Brasseur à une manière d'acte de contrition. Mais il était un peu tard. Le terme rastaquouère était déjà entré dans notre argot courant. [puis] le mot rastaquouère devenu rasta tout court, a perdu tout son sens ridicule primitif étant devenu presque synonyme d'apache." (Jollivet, Souvenirs)
- Esp. d'Amérique rastracuero « traîne-cuir », désignant des parvenus, p.-ê. par allus. aux culottes ou jambières de cuir, signalant l'ancien vacher, le gaucho. (GR)