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s'attifer (depuis 1220) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2024-01-17 16:05 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

s'attifer ⟦ s'attiffer ; attifer ⟧ #1220

S'habiller, se parer ; (en mauvaise part) s'habiller grotesquement, s'habiller mal, de façon ridicule ; > (en bonne part) bien s'habiller, s'habiller avec fantaisie ; habiller (grotesquement)

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

s'attifer existe depuis 1220 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● atifer, orner, parer (en parlant de la coiffure des femmes notamment), G. de Coincy, Mir. Vierge, ca 1220 ; vx, Fur., 1690 ; ne se dit plus guere qu'en raillerie, Ac., 1694 (TLFi)

→ Tous les mots de 1220

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1220 1976 1899 1957 1895 1863 1860 1884 1954 1920 1951 1952 1976 2007 1953

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(prolonger la discussion)


Bonjour. On trouve ce verbe dans le Dictionnaire de l'Académie française (1ère édition, 1694). Le 6 décembre 2023, Roland de L.

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

ATTIFER, verbe trans.
I.− Emploi trans., rare.
A.− Vx. Parer, habiller. Elle aime à attifer sa petite fille (Littré) :
1. Si je me trouve occupée à attifer les enfants, je ne me dérange pas... Frapié, La Maternelle, 1904, p. 237.
2. Donc, on vient annoncer à Lamartine, certain matin, un cortège de jouvencelles. Lamartine n'était pas prêt à les recevoir. En hâte, on le sangle dans son corset ; on l'attife ; il descend l'escalier, se dirige vers le perron où les compliments et les gerbes de fleurs l'attendent. Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1178.
− [En parlant de la coiffure des femmes] Coiffer, arranger.
B.− Fam., péj. Habiller, parer avec mauvais goût, d'une manière affectée, bizarre.
Rem. La nuance fam. et péj. est unanimement relevée par les dict. (Ac. 1798 cependant ne la mentionne pas encore). Elle est plus ou moins prononcée selon les ex., mais on peut se demander si, au xixe et au xxes., elle n'est pas liée à ce mot dans tous les emplois :
3. Ouvre un peu ce fichu, à l'arlésienne, là... Qu'il n'ait pas l'air de tenir sur l'épaule. (Elle l'attife tout en parlant). A. Daudet, L'Arlésienne, 1872, II, 2, p. 389.
− P. ext. [L'obj. désigne une chose] :
4. Ce coquet jardin, jadis fort compromis, était rentré dans la virginité et la pudeur. Un président assisté d'un jardinier, un bonhomme qui croyait continuer Lamoignon et un autre bonhomme qui croyait continuer Le Nôtre, l'avaient contourné, taillé, chiffonné, attifé, façonné pour la galanterie... Hugo, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 82.
C.− Au fig. Enjoliver, orner avec un goût plus ou moins sûr :
5. Un frisson m'a secouée ; j'ai attrapé mes paperasses, je me suis mise à les feuilleter, à faire un brin de toilette à mes notes ; j'ai attifé des phrases, comme si elles devaient un jour se produire en public. Frapié, La Maternelle, 1904, p. 68.
− Attifer qqc. de qqc. :
6. ... ces ingénieux Parisiens ne s'étaient-ils pas avisés de maquiller le terrible vieux ! Ils le paraient, ils l'enrubannaient, ils ouataient ses rythmes, ils attifaient sa musique de teintes impressionnistes, de perversités lascives... Pauvre Gluck ! R. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 1031.
II.− Emploi pronom.
A.− Vx. Se parer, s'habiller :
7. ... de son côté, Mittarelli, dans ses Annales de Camaldule, pense que les oblates de cette branche de l'Ordre Bénédictin, s'attifaient d'une tunique et d'un scapulaire blancs et d'un voile noir... Huysmans, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 193.
B.− Fam., péj. S'habiller, se parer d'une manière affectée, avec un goût douteux :
8. Tout maquillage m'était défendu. Dans la famille, seule ma cousine Madeleine enfreignait cet interdit. Vers seize ans, elle avait commencé à s'attifer avec coquetterie. Papa, maman, tante Marguerite la montraient du doigt : « Tu t'es poudrée, Madeleine ! − Mais non, ma tante, je vous assure » répondait-elle en zozotant un peu. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 162.
P. métaph. :
9. Mais il est d'autres façons de bien écrire. Je n'aime pas la pensée qui s'attife, mais bien celle qui se concentre et raidit ; manière de Montesquieu, de Tacite. Gide, Journal, 1942, p. 108.
− P. méton, et avec un sens passif du verbe pronom. [En parlant du vêtement, de l'accoutrement] :
10. Le chapeau de MlleAline s'attifa d'un chou de tulle coquet. G. d'Esparbès, Printemps, 1906, p. 5.
− P. ext. S'habiller :
11. Mais la bonne examinait la petite, en disant que mademoiselle s'était drôlement attifée. Jeanne, en effet, dans sa hâte, n'avait pas même mis ses souliers. Elle était en jupon, un court jupon de flanelle, dont la fente laissait passer un coin de la chemise. Zola, Une Page d'amour,1878, p. 991.
Rem. Besch. 1845 écrit : ,,attifer ou tifer comme on le trouve chez les vieux auteurs``.
PRONONC. : (s')attifer [atife], j(e m)'attife [ʒatif].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1220 atifer « orner, parer (en parlant de la coiffure des femmes notamment) » (G. de Coincy, Mir. Vierge, éd. Poquet, 471, 451 ds T.-L. : Tele est hideuse comme estrie ... Qui plus est gent [e] c'une fee, Quant [ele] est painte et atifee) ; mil. xiiies. s'atiffer (Robert de Gretham, Miroir, 156 ds Romania, t. 15, p. 300) ; qualifié de ,,vx`` d'apr. Fur. 1690, ,,ne se dit plus guere qu'en raillerie`` dep. Ac. 1694 ; 2. 1613 fig. péj. « agencer, ordonner avec mauvais goût (des mots) » (Régnier, Satyres, IX ds Littré : Ils attifent leurs mots, enjolivent leurs phrases), rare. Dér., avec préf. a-1*, de l'a. fr. tifer « parer, orner » 1174-76 (Est. de Fougieres, Liv. des manieres, 1237, Kremer ds Gdf.) − 1655 typher « être fier, superbe » (Borel, Dict. des termes du vieux françois [d'apr. éd. 1750]), encore dans les dial. de l'Ouest (tifé, adj. « attifé », Moisy). Tifer est à rattacher à la racine germ. tip- « pointe » (m. angl. tip, m. h. all. zipf « extrémité pointue », mots que IEW t. 1, p. 227 rattache à la racine i.-e. dumb- « pénis, queue »). La voie par laquelle le mot germ. a pu être empr. est difficile à déterminer. FEW t. 17, p. 332 émet l'hyp. d'un empr. à l'a. aléman. *tipfon « orner », corresp. à l'a. nord. *tippa « pointe » (dan. norv. tip « id. » Falk-Torp) ; en effet Brüch ds R. Ling. rom., t. 2, p. 80 a démontré qu'en a. aléman. la 2e mutation consonantique de p a précédé celle de t : l'empr. aurait donc été fait à l'époque intermédiaire où la mutation p > pf était en cours et où celle de t n'avait pas encore eu lieu, c'est-à-dire aux viie-viiies. ; l'hyp. d'un empr. à l'a. aléman. est de même formulée par FEW t. 17, p. 347a pour le mot touffe (< a. aléman. *topf). À l'encontre de cette opinion − d'une part la localisation géographique de tifer, fortement implanté dans les dial. de l'Ouest, supra − d'autre part l'hyp. même d'une antériorité de la mutation consonantique affectant le p qui va à l'encontre des théories des germanistes (FEW t. 17, p. 639). L'hyp. de Frings (consignée ds FEW t. 17, p. 333a) qui suppose une variante expressive *tiffon, issue de l'a. nord. *tippa sur le modèle des deux types suivants : m. b. all. snove, m. h. all. snūben, b. all. snubbe « rhume de cerveau » /vieil angl. snoffa « nausée », snofl « rhume de cerveau » (formes fournies par Holthausen, Altenglisches Wörterbuch, 1934, p. 305), pour être plus convaincante, demanderait à être appuyée par un plus grand nombre d'exemples. L'étymon ags. tyffen (EWFS2) qui conviendrait du point de vue géogr. n'est pas acceptable, étant postérieur au fr. (anno 1225 ds NED s.v. tiff verbe 1) et empr. lui-même au fr. (FEW loc. cit. ; NED loc. cit.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 26.
BBG. − Duch. Beauté 1960, p. 94. − Éd. 1967. − Le Roux 1752. (tlfi:attifer)