Fam. Bombance, ripaille. Faire des bamboches, ses bamboches (Ac. 1835, 1878) ; cf. bambochade, bamboula :
1. Il a fait tant de bamboches quand il était jeune ! Ces gens-là, Madame, n'avaient pas le moindre ordre ! Il s'est calciné avec l'eau-de-vie ! Flaubert, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 120.
2. ... malgré sa vie de bamboche pour ne pas dire de débauche, les traits du visage [de Mick] étaient restés fins, mais ses yeux bleus étaient ternes, le regard éteint... Cendrars, L'Homme foudroyé, 1945, p. 119.
− Par antiphrase, iron. Repas maigre :
3. ... douze années de forteresse avec jeûne au pain et à l'eau tous les vendredis, et autres bamboches religieuses. Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 286.
PRONONC. : [bɑ ̃bɔ ʃ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1789 (?) titres cités par G. Apollinaire dans OEuvre du Comte Mirabeau, 25 [Paris, Bibl. Curieux, 1921] d'apr. Quem. Mylord Arsouille ou les bamboches d'un gentleman [Cologne, 1789] et Mylord Arsouille ou les Bamboches d'un gentleman, à Bordel Apolis ... [Paris, Pinard, 1789]. En l'absence d'une chronologie rigoureuse, plusieurs hyp. se présentent 1 dér. régr. de bambochade*, sous l'influence de débauche (cf. ex. 3 et EWFS2), et peut-être aussi de termes désignant victuailles (bidoche) ou repas (médianoche) voire de formes dial. de noces (cf. FEW, s.v. nuptiae : noches) ; 2 subst. déverbal de bambocher* (hyp. 2).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 12.
BBG. − Gottsch. Redensart. 1930, p. 346-459. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 148. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 90. (tlfi:bamboche)
- bamboche n.f. non conv. RELAT. "tromperie" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
- 1798 - «CADET-ROUSSEL [...] Mais revenons à ma perfide moitié : car, malgré toutes ses bamboches, j'ai toujours un faible pour elle [...]» Boullault, La Mort de Cadet-Roussel, 23 (Barba) - P.E.
- 1800 - «Ce n'est pas là l'embarras, il n'y a pas que les fournisseurs qui nous font de ces bamboches là, je dis que nous avons eu de certains commissaires qui en ont mangé ; mais cela ne sera plus, ou je dis ... suffit. Adieu donc, bon soir les voisins.» Le Grand départ du père Duchêne, pour aller à Dijon, comme premier aide-de-camp du brave Bonaparte, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 10], 3 - P.E.
- 1801 - «POMMADIN. Ecoutons un peu ce qu'i se disent... J' savons ben, moi, qu'il y avoit quelque bamboche sur jeu.» Martainville, L'Intrigue de carrefour, 6 (Barba) - P.E.
- 1804 - «Mad. L'ENCHERE. Comment, tu ne sais pas qu'il n'est plus à la grille Chaillot. CENTIME. Aye, aye, elle sait tout. GARGOTIN. Comment ! Mad. L'ENCHERE. Pardine, on a vu que le coco donnait trop bien à manger à la pie, il prenait trop souvent sa poche pour le tiroir du bureau. GARGOTIN. Est-il possible ! PHILISTIN. Dis donc, est-ce vrai que tu as fait des bamboches comme ça.» Martainville, Une Demi-heure de cabaret, 21 (Barba) - P.E.
- 1835 - «GOULGOULY. Comment, cette blessure ? FICH. C'était une banque, une platitude... GOULGOULY. Cet évanouissement ? FICH. Une bamboche infâme, rédigée à ton intention... ô houri... GOULGOULY. Vous n'êtes donc pas malade ?» Sauvage et Lurieu, Fich-Tong-Khan, 2a (Magasin théâtral) - P.E. (bhvf:bamboche)