Loc. S'échapper par, prendre la tangente
Vieilli. S'échapper par la tangente. Échapper à une trajectoire circulaire par une tangente à cette trajectoire. Un corps qui se meut autour d'un centre, est toujours prêt à s'échapper par la tangente (Destutt de Tr., Idéol. 3, 1805, p. 476).
Au fig., fam. S'échapper par la tangente (vieilli), prendre la tangente
[Le suj. désigne une pers.] S'esquiver, prendre la fuite. Si j'étais pressé, je m'échapperais par la tangente, et je m'en irais en Angleterre (J. de Maistre, Corresp., 1812, p. 241). Tous les gens du cortège n'avaient dans les yeux qu'une idée : trouver un prétexte pour prendre la tangente (Benoit, Atlant., 1919, p. 312).
[En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Se dérober. Ne lui demandez pas une discussion suivie et rigoureuse (...) Il s'échappe à tout moment par la tangente, il ne vise qu'à des points spéciaux, à des trouvailles imprévues (Sainte-Beuve, Portr. littér., t. 1, 1840, p. 469). Mon esprit prenait (...) la tangente (...) et la leçon dégénérait en causerie (Gide, Si le grain, 1924, p. 449).
b) 1738 s'échapper par la tangente (en parlant d'un corps en rotation) « suivre la tangente à la courbe qu'il décrivait, quand la force centripète cesse d'agir sur lui » (Voltaire, Feu ds Rec. des pièces qui ont remporté les prix de l'Ac. royale des Sciences, t. IV, p. 190) ; fig. 1798 « saisir l'occasion de s'évader » (Ac.) ; 1867 prendre la tangente « s'échapper de l'école (arg. des polytechniciens) » (Delvau) (tlfi:tangente)