COCARD, COQUARD, COQUART, subst.
Arg. OEil.
− En partic. OEil tuméfié, oeil au beurre noir. Synon. cocarde, coquillard. S'en tamponner le coquard. S'en moquer. Sur l'oeil droit, un coquart fâcheusement détourné de sa destination (Courteline, Les Linottes, 1912, 10, p. 136). Le beau Lamballe portait à l'oeil gauche un coquard du plus bel outremer (J. de La Varende, Monsieur le Duc de Saint-Simon et sa Comédie hum., 1955, p. 412) :
Il a fallu qu'on se mette à huit pour en venir à bout du gorille... On a rappelé tous les copains... Antoine a pavoisé dur. Il a pris deux cocards énormes... un bleu et un jaune... Céline, Mort à crédit, 1936, p. 220.
Prononc. et Orth. : [kɔka:ʀ]. Orth. cocard, coquard, coquart (cf. supra). Étymol. et Hist. 1. 1867 « oeil » (A. Delvau, Dict. de la lang. verte, p. 110) ; 2. 1883 « oeil à la coque » (L. Larchey, Dict. hist. d'arg., 2e suppl., p. 42). Terme prob. dér. de coque* (suff. -ard*) d'apr. l'idée de « objet rond, globuleux » encore illustrée par coquar, cocard, quoquart « oeuf » (v. coco2 « oeuf » ; cf. aussi arg. coquillard « oeil » ds L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 97 et G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 279). 2 semble à mettre en relation d'une part avec (oeil) à la coque et coque « coup, contusion » (FEW t. 2, p. 823a et 825a), et d'autre part avec cocarde* désignant unoeœil tuméfié et une gifle (FEW t. 2, p. 861a) ; les rapports entre les représentants de l'étymon cok- (coq*, cocard2*) et coccum (coque*) étant certains (v. FEW t. 2, p. 825b et aussi Cah. Lexicol., t. 11, pp. 54-55, t. 16, p. 105, 107). Fréq. abs. littér. : 2. Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, p. 185. − Sain. Lang. par. 1920, p. 348. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 95. (tlfi:coquard)